Quand l’emploi aura disparu
Le travail nous semble une réalité universelle. Il y en a toujours eu et l’homme ne vivra jamais sans. Et pourtant ?
Publié le 13-04-2023 à 00h01
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Si l’emploi disparaissait comme le sable que l’on presse entre ses mains ?
C’est un sujet de réflexion pour les économistes. Jusqu’ici, tous ont toujours pensé que les emplois sont comme l’économie, l’objet d’une destruction créatrice. Un emploi disparaît, un ou plusieurs autres naissent. Évidemment, pas toujours pour les mêmes profils, au même moment, en un même lieu…
Plus récemment, nombre d’économistes ont montré le défi immense et presque irréalisable pour garder le plus grand nombre à bord, à l’ère de la digitalisation. La formation initiale et surtout permanente va requérir, déjà d’ici 2030, de gigantesques ressources… qui n’existent pas. Ressources en formateurs, en écoles, en moyens financiers… Et plus encore, la volonté de se former et de se reformer.
Le taux de vacance d’emploi en Belgique est de 4,8 % en moyenne, alors qu’il est de 2,7 % dans l’Union européenne. Et il atteint même 9 % dans les métiers technologiques.
Les progrès de la technologie feront qu’immanquablement, à côté du maintien d’un certain nombre de métiers et de fonctions, nombre disparaîtront. Ceux qui subsisteront seront fortement modifiés par l’inclusion du digital dans la façon de les exercer, sans doute, de plus en plus en coopération “homme-machine”.
Et les progrès de l’intelligence artificielle, de la maintenance prédictive… rendront de moins en moins nécessaire le travail humain. L’effet “ciseau” entre des fonctions humaines pour lesquelles la rémunération s’amoindrira et des fonctions humaines à très haute valeur ajoutée pour lesquelles les rémunérations s’envoleront, ne fera que s’accroître.
Ce phénomène sera très progressif mais nous nous y acheminons sans doute peu à peu. Et ce sera en quelque sorte, sinon une disparition du marché du travail puisqu’il restera des pans entiers où l’humain restera clé (secteur du soin, de la sécurité…), une sorte d’évaporation significative.
Cette théorie est aujourd’hui étudiée par de nombreux économistes à travers le monde et les big four de la tech mondiale s’en saisissent.
En attendant, les règles du sauvetage sur le marché du travail restent les mêmes. Investir dans les formations qui :
- donnent leur place à la maîtrise des langues ;
- donnent leur place à la maîtrise des STEAM ;
- donnent leur place à la maîtrise des comportements sociaux adéquats.
Arnaud le Grelle,
Directeur régional Federgon