La construction, moteur de l’emploi
Il y a encore quelques semaines, l’avenir était radieux pour les entreprises de construction avec des carnets de commandes remplis pour plus de 6 mois et plusieurs plans d’investissement annoncés par le gouvernement wallon. Le secteur connaissait d’ailleurs une pénurie de main d’œuvre qualifiée avec plus de 3000 postes vacants fin 2019. Une situation paradoxale au regard des 200 000 demandeurs d’emploi wallons, en partie due aux clichés négatifs sur le secteur, encore trop présents dans l’esprit de nombreux Wallons.
Publié le 01-05-2020 à 02h57
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Francis Carnoy, directeur général de la confédération construction wallonne (CCW) déplore cette situation: « Les métiers de la construction souffrent d'une mauvaise image. L'image d'un métier dangereux, sale, difficile mais ce sont des clichés qui ne sont plus d'actualité aujourd'hui. Ce sont de beaux métiers passionnants qui évoluent avec leur temps et les technologies comme les drones ou les tablettes. Mais aussi des métiers bien payés où on est certain de trouver un job ». C'est pourquoi la CCW insiste sur l'importance de tenir un langage positif et mobilisateur auprès des jeunes Wallons en faveur des métiers techniques et professionnels : on ne peut se résigner à considérer cette situation comme une cause perdue. Dans cette optique, une vaste opération sur les réseaux sociaux a été lancée en afin de redorer l'image des métiers de la construction auprès des 15-25 ans et des demandeurs d'emploi en général. Cette campagne nommée «Je construis mon avenir» a pour but de montrer aux jeunes les opportunités et l'épanouissement qu'une carrière dans la construction peut leur offrir (carreleur, couvreur, électricien, sanichauffagiste, voiriste, menuisier…). Un site a d'ailleurs été créé (www.jeconstruismonavenir.be ) où les jeunes peuvent dialoguer avec des conseillers afin de les aider dans leur choix d'orientation.
Mais soudain, début mars, la crise sanitaire s’est abattue sur l’économie wallonne, et la construction, comme les autres secteurs, s’est vue mise à l’arrêt quasi-total en quelques jours. Un arrêt lourd de conséquences économiques et sociales pour des millions de wallons.
Avec 60.000 emplois directs et 6% du produit intérieur brut wallon à son actif (et le double en comptant les activités en amont et en aval), la construction jouera un rôle majeur dans la relance économique wallonne. La confirmation des différents plans d’investissements du gouvernement wallon (infrastructures de mobilité, hôpitaux, écoles, rénovations énergétiques…) est l’un des piliers d’une possible reprise économique. D’ailleurs, il faut souligner que dans le tout récent plan de relance «Get up Wallonia» annoncé par le gouvernement wallon, ce dernier réitère sa volonté de soutenir l’économie régionale au moyen de nouveaux investissements publics. De plus, les chantiers qui ont été mis à l’arrêt commencent à reprendre. C’est donc une formidable relance de l’activité et de l’emploi qui se profile dans le secteur, et donc un besoin accru de main d’œuvre qualifiée dans plein de métiers d’avenir lié à la construction, à l’énergie, au climat, à l’environnement. C’est donc pour répondre à ce besoin majeur, qui va se poursuivre, que la CCW travaille de concert avec le Forem et les opérateurs de formation, et ce depuis plusieurs années.
Pour que la région wallonne puisse redémarrer, il est donc crucial que les jeunes et les demandeurs d’emploi se tournent vers les secteurs en demande de main d’œuvre. Aujourd’hui plus que jamais, les Wallons et la construction ont mutuellement besoin l’un de l’autre pour bâtir un avenir commun.