Secteur de la construction: encore 15.000 à 20.000 postes vacants en Belgique

La pénurie de main-d’œuvre est récurrente depuis plusieurs années dans le secteur de la construction. Malgré les campagnes de sensibilisation, les incitants à la formation dans ces métiers ou les partenariats avec le Forem, le problème reste entier. On fait le point avant le début de Batibouw avec Niko Demeester le CEO d’Embuild, la fédération de la construction.

Alain Wolwertz
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De nombreuses carrières dans les métiers de la contruction sont possibles. ©Jean Luc Flemal

"La pénurie de main-d’œuvre reste stable, elle ne se détériore pas c’est déjà ça, note Niko Demeester. Mais nous avons toujours en Belgique, selon la conjoncture, entre 15 000 et 20 000 postes vacants. On va donc continuer nos campagnes pour inciter les jeunes et les moins jeunes à travailler dans le secteur."

Suffisant ? Sans doute pas et c’est pourquoi des efforts seront également faits pour réduire la pénibilité du travail. "Et ainsi permettre aux ouvriers de rester dans le secteur après l’âge de 55 ou 60 ans." Cela passera par des reclassements dans des fonctions moins exigeantes physiquement mais aussi l’utilisation de nouvelles technologies comme les drones ou les exosquelettes pour faciliter les tâches les plus éprouvantes. "Un autre axe sera une plus grande automatisation du travail de construction, avec plus de préfabriqués en atelier qui seront ensuite assemblés sur chantier, dit le patron d’Embuild. Cela permettra aussi de combler un peu cette pénurie de main-d’œuvre."

Revaloriser l’image de la filière

Reste aussi à travailler sur ce chantier éternellement inachevé qui est celui de la mauvaise perception des métiers techniques, dont ceux de la construction. "Nous avons de très beaux métiers, où on peut s’épanouir et très bien gagner sa vie, mais les parents préfèrent encore que leurs enfants s’orientent vers l’enseignement général, déplore Niko Demeester. Il y a un changement de mentalité à faire. Je sais que le gouvernement wallon s’y met avec le Pacte pour un Enseignement d’excellence et on peut espérer que cela portera ses fruits." Même si, souligne le CEO d’Embuild, le contexte démographique impacte aussi le secteur de la construction, avec "une guerre des talents" et des jeunes qui ont souvent l’embarras du choix au moment d’opter pour leur destination professionnelle.


Le salon Batibouw démarre ce mardi 14 mars et s’achèvera dimanche 19 mars. Une 67e édition rabotée de 3 jours par rapport à celle de 2022 qui n’en faisait déjà plus que 9 au lieu des habituelles 11 journées qui avaient cours depuis 1967. Le Covid et la crise sont passés par là pour un événement qui est coûteux pour des exposants dont le nombre est d’ailleurs réduit à 500 au lieu de 600 l’an dernier. Une façon pour les organisateurs de minimiser leurs risques, comme l’avaient fait ceux du Salon de l’auto. En espérant que le succès de la brique sera à l’image de celui connu par les bagnoles en janvier dernier.

Il n’en reste pas moins que Batibouw reste un rendez-vous hyper important pour le secteur de la construction qui y pose généralement les fondations de son chiffre d’affaires de l’année. Ce Batibouw 2023 sera placé sous le signe de la «construction durable» avec notamment un espace Energy Solutions pour apporter des «réponses aux défis énergétiques d’aujourd’hui et de demain». Au vu du contexte, rien que pour cela, un détour par les palais du Heysel ne sera pas superflu.

Le programme, les infos pratiques, les exposants sont à retrouver sur www.batibouw.com.

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