Le pèket durable wallon reste une petite goutte dans l’océan du spiritueux industriel: “Un apéritif violette ou cuberdon à 14,9 %, c’est pas du pèket”

Des litres de pèket vont s’écouler aux Fêtes de Wallonie 2023 à Namur. Mais peut-on appeler “pèket” ces sucreries au melon, à la violette, au spéculoos ou aux “couilles de singe”, assaisonnés de colorants et d’arômes artificiels ? En fait, pas du tout. Mais c’est quoi, alors, un pèket wallon ? Nous avons rencontré des producteurs engagés vers la durabilité. Alors que le gin est plus que jamais la star des bars à cocktails, ils ont forcément un grain.

Le pékèt durable peine à convaincre les mixologues. Mais selon les producteurs wallons, il peut soutenir la comparaison avec le gin dans les cocktails.
Le pékèt durable peine à convaincre les mixologues. Mais selon les producteurs wallons, il peut soutenir la comparaison avec le gin dans les cocktails. ©EdA - Julien Rensonnet

Betteraves ou pommes de terre à la racine de schnaps et autres eaux-de-vie, on connaît. Mais les campagnes hennuyères réservent des surprises aux amateurs de petites gouttes. Voire aux professionnels. “Un jour, un agriculteur est venu me voir. Il avait des tonnes de topinambours bios en trop après une rupture de contrat avec une chaîne de supermarchés”. Pierre Delcoigne, patron de la Distillerie de Biercée depuis 2019, est attablé sous les dizaines d’émaux de brasseries collectionnés sur les murs de l’ancienne grange reconvertie en resto à Ragnies, sur les hauteurs de Thuin. “J’me suis renseigné. Le topinambour, on l’appelle aussi 'artichaut de Jérusalem'. Et on l’a longtemps distillé. On a donc pressé le jus, comme avec les pommes. On l’a fermenté puis distillé, ici. Et enfin on l’a coupé pour obtenir une vodka”. Le spiritueux a obtenu plusieurs médailles, à Lyon, Francfort ou chez nous. “Elle a des arômes puissants, de thé blanc et jasmin. Dingue. On l’a appelée Utopie”.

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