La dépénalisation du cannabis évoquée : quels sont les chiffres liés à la drogue en Belgique ?
Alors que la question de la dépénalisation du cannabis s’invite dans l’actualité, certains chiffres permettent de mettre en lumière les enjeux de ce dossier.
- Publié le 31-08-2023 à 17h03
- Mis à jour le 31-08-2023 à 17h05
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Le socialiste Pierre-Yves Dermagne a plaidé, dans nos éditions ce matin, pour une légalisation du cannabis en Belgique. Si la Belgique suivait l’exemple allemand, la vente contrôlée permettrait de générer de nouvelles recettes fiscales et, in fine, des moyens supplémentaires pour la police et la justice, nous a-t-il expliqué.
Une proposition à laquelle Georges-Louis Bouchez (MR) a immédiatement réagi en radio, disant vouloir “s’attaquer aux consommateurs” qui “ont du sang sur les mains”.
Le phénomène de la drogue en Belgique, que ce soit son usage, sa détention ou sa revente, reste difficile à cerner. Quelques chiffres existent pourtant, notamment dans les statistiques de la police fédérale.
On apprend par exemple que sur les 9 premiers mois de 2022, quelque 42.000 délits rattachés à la drogue ont été enregistrés en Belgique. La détention de drogue étant la plus grosse part de ce chiffre, avec 32.730 faits commis, consignés dans les PV de la police. Le commerce est la deuxième plus grosse catégorie avec près de 6000 infractions.
Des chiffres qui ne sont peut-être qu’une partie du problème, mais qui donnent déjà un aperçu de la situation en Belgique.
Concernant le type de drogue, il faut se tourner vers d’autres chiffres pour obtenir une idée de la situation en Belgique. Mais les données récentes manquent. La base de données des Nations unies renseigne ainsi quelques chiffres, de 2018, affichant l’usage au sein de la population de 15-64 ans. Il s’agit donc d’estimations basées sur des enquêtes. Ce n’est clairement qu’un fragment du phénomène.
Le cannabis reste ainsi la drogue la plus utilisée selon les déclarations enregistrées, devant la cocaïne et l’ecstasy.
Dans nos colonnes, Pierre-Yves Dermagne ciblait uniquement le cannabis dans sa proposition de dépénalisation, souhaitant même pousser l’idée plus loin. “Il faut pouvoir organiser et contrôler la production, mais aussi la vente. Et permettre ainsi d’en tirer des recettes pour l’État”, proposait-il.