Action du secteur des titres-services : “Ceux qui travaillent doivent pouvoir le faire dans de bonnes conditions sanitaires”

Ce mardi 29 août 2023, les syndicats ont appelé le ministre Frank Vandenbroucke à reconnaître leur métier comme étant une profession à risques. Objectif : bénéficier de meilleures allocations et divers remboursements pour les frais encourus.

Belga
Action du secteur des titres-services devant le cabinet Vandenbroucke
Action du secteur des titres-services devant le cabinet Vandenbroucke

Une délégation de la CSC et de la FGTB Titres-Services représentant les aides-ménagères a mené une action devant le cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) vers 9h30 mardi matin. Une centaine de personnes étaient présentes, a indiqué la police de Bruxelles-Ixelles.

L’action fait suite à la publication d’un rapport d’inspection publié il y a environ neuf mois. “Il montre que les entreprises ne suivent pas les règles en matière de santé et de sécurité au travail”, explique Issam Benali, secrétaire fédéral d’ABVV-ACCG (pendant néerlandophone de la FGTB). Sur 175 entreprises de titres-services contrôlées, neuf sur dix ne respectent pas les règles sanitaires, pointe le rapport.

Les syndicats appellent donc le ministre à reconnaître leur métier comme étant une profession à risques afin de bénéficier de meilleures allocations et divers remboursements pour les frais encourus. Ils estiment également que les maladies qui découlent de leurs fonctions doivent être reconnues comme maladies professionnelles. “Beaucoup d’aides-ménagères souffrent de maux qui sont clairement liés à la nature de leur travail, tels que des problèmes pulmonaires, des troubles cutanés, musculaires et articulaires”, détaille I. Benali. “Il est clair que la santé des travailleurs n’est pas une priorité pour les employeurs”.

Au vu de ces constats, la CSC et la FGTB plaident pour un examen préventif des aides-ménagères par la médecine du travail, une inspection obligatoire de l’environnement de travail par l’entreprise ou l’employeur, ainsi qu’une évaluation des risques liés au travailleur et lieu de travail.

”Je pense qu’il s’agit d’une très bonne action et même d’une action nécessaire”, a déclaré Frank Vandenbroucke après avoir reçu la délégation syndicale à son cabinet. “Ceux qui travaillent doivent pouvoir le faire dans de bonnes conditions sanitaires. Cela vaut également pour nos femmes de ménage”.

M. Vandenbroucke rappelle que c’est lui qui a introduit le système des titres-services il y a 20 ans. “À l’époque, l’ambition était de valoriser le secteur, de le respecter et mieux l’organiser”.

Mais il concède que le chemin à parcourir est encore long. “C’est maintenant qu’il faut saisir l’occasion”. Le gouvernement fédéral a récemment pris des initiatives pour protéger les aides-ménagères, indique le ministre, évoquant notamment l’introduction d’une cotisation à payer par les entreprises qui emploient de nombreux travailleurs malades de longue durée. Au cours du dernier trimestre, cette cotisation a été perçue pour la première fois. Dans le secteur des titres-services, elle s’élèverait à 357.000 euros. Quelque 43 entreprises ont enregistré une contre-performance et ont dû la payer. Sur une base annuelle, le montant devrait se situer entre 1,4 et 1,8 million d’euros.

”Cette somme sera entièrement réinvestie dans le secteur”, a signalé M. Vandenbroucke à l’agence de presse Belga. “Mais à condition qu’il y ait un plan d’action clair pour réduire le nombre de malades de longue durée”. Toutefois, les syndicats et les employeurs doivent encore conclure une convention collective de travail (CCT) pour que cela se concrétise.

En outre, F. Vandenbroucke précise que les critères relatifs à certaines maladies professionnelles ont entretemps déjà été définis. “Les syndicats sont d’avis que ce règlement pourrait être amélioré dans la pratique. C’est pourquoi j’ai convenu avec eux que je me mettrais autour de la table avec l’Agence fédérale des risques professionnels (FEDRIS) pour évaluer comment les critères existants sont appliqués dans la pratique. Je reverrai la délégation dans deux mois pour un état des lieux”, promet le ministre.

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