Les 8 confidences de Caroline Désir sur "l’école du Pacte" (vidéo)
La ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir, se livre en 8 questions sur le travail effectué depuis 4 ans et le début de la législature.
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- Publié le 28-08-2023 à 08h00
- Mis à jour le 28-08-2023 à 08h07
En marge de la rentrée scolaire de ce lundi 28 août 2023, la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), livre ses sentiments sur certains aspects de la mise en œuvre progressive de la réforme systémique du Pacte pour un enseignement d’excellence.
Caroline Désir, quel est le plus grand atout de notre enseignement ?
Ce sont les équipes éducatives. On a vraiment tout ce qu’il faut comme compétences et qualités professionnelles nécessaires pour améliorer la qualité de notre enseignement.
Quel est son plus gros problème ?
Les inégalités générées par le système scolaire. Soit dans les résultats des élèves ou même les inégalités entre les établissements scolaires, entre les filières, etc.
Quelle est la réforme la plus importante de cette législature ?
La plus importante et la plus structurante du Pacte, c’est clairement pour moi la réforme du tronc commun, avec tout ce qui l’accompagne, car c’est celle-là qui va concerner tous les élèves depuis les maternelles jusqu’en secondaire et qu’elle comporte en elle une série d’évolutions qui doivent améliorer les compétences des élèves, mais aussi assurer un meilleur suivi, un meilleur accompagnement des élèves qui font face à des difficultés scolaires dès qu’elles se posent, pour éviter qu’elles s’accumulent et qu’elles mènent alors vers le redoublement et le décrochage scolaire.
Quelle est votre plus grande fierté en tant que ministre de l’Éducation ?
C’est de m’être battue avec les autres collègues ministres de l’Enseignement pour que les écoles restent le plus possibles ouvertes pendant le Covid et qu’on les rouvre. C’était des choix politiques qui n’étaient pas évidents à faire. Mais je pense que, là, on a vraiment évité que finalement cette crise ait des conséquences encore plus dramatiques que ce qu’elle a produit.
Quelle a été la réforme la plus compliquée à mettre en place ?
Les rythmes scolaires ! Changer le calendrier scolaire, c’est changer en profondeur les habitudes des familles et de la société en général. On a dû concerter énormément de monde. C’est d’ailleurs pour ça que ça fait 30 ans qu’on ne tranche pas sur ce dossier. Car, sur le fond, il y avait assez vite un consensus. Je suis donc très contente qu’on ait eu, avec ce gouvernement, le courage politique de franchir ce pas.
Quelle est votre plus grande déception ?
Il y a un dossier sur lequel je trouve qu’on n’a pas assez avancé : celui de la démocratie scolaire. C’est à dire celui de vivre la démocratie à l’école, de la participation des élèves, du rôle des délégués, etc. Il y a beaucoup de choses qui marchent bien, mais aussi beaucoup d’écoles qui ne savent pas comment s’y prendre.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
La gestion de la communication et de l’information autour des réformes. Car l’enseignement, c’est un gros paquebot : 120 000 enseignants, 900 000 élèves, les parents, des réalités quotidiennes qui sont hyperdifférentes entre les écoles rurales, les écoles urbaines, etc. C’est un paysage très complexe et c’est donc très difficile de toucher tout le monde quand il y a des gros changements qui s’opèrent et il y a beaucoup de fausses informations qui circulent sur certains dossiers ou certaines intentions politiques.
Êtes-vous favorable à une régionalisation de l’enseignement francophone ?
Je suis une défenseuse de la Communauté française, parce qu’elle sert de lien indispensable entre les francophones wallons et bruxellois. D’autant qu’il y a infiniment plus de points communs entre des écoles urbaines bruxelloises et liégeoises, par exemple, qu’il n’y en a entre certaines écoles urbaines et certaines écoles rurales wallonnes. Il n’y aurait de plus aucun sens à avoir des référentiels différents. Enfin, on est en plein milieu de la mise en œuvre du Pacte : ça nécessite qu’on ait de la stabilité dans notre enseignement et pas qu’on commence à faire des révolutions institutionnelles. Par contre, on doit pouvoir mieux tenir compte des priorités régionales et des besoins locaux en matière d’emploi. On doit travailler à plus de synergie.