Étude PIRLS 2021: en lecture, les élèves belges sont les cancres de l’Union européenne (infographie)
Les résultats de l’étude PIRLS 2021 placent les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles au dernier rang européen.
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Publié le 16-05-2023 à 17h29 - Mis à jour le 16-05-2023 à 17h32
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Depuis 2001, l’étude PIRLS ( Progress in Reading Literacy Study – Programme international sur le développement des compétences en lecture) évalue tous les 5 ans le niveau de compréhension en lecture des élèves de 4e primaire.
C’est la quatrième fois que la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) participe à cette étude internationale. Et jamais les élèves francophones de Belgique n’avaient obtenu un score si médiocre.
Or, médiocre est le mot : avec un score de 494 (-3 par rapport à la précédente enquête de 2016), la Fédération Wallonie-Bruxelles occupe tout simplement la dernière place des pays ou régions parties prenantes de l’étude au sein de l’Union européenne (voir ci-dessous) !
Stabilisation malgré la crise du Covid
"Avant tout, je constate que le choix politique de maintenir le plus possible les écoles ouvertes pendant le covid et l’investissement des équipes éducatives durant cette période, dans des conditions difficiles, ont permis de limiter fortement les pertes d’apprentissages pour tous les élèves, et en particulier chez les plus fragilisés qui sont les plus touchés par l’éloignement de l’école, nuance toutefois Caroline Désir, la ministre de l’Éducation. Nous sommes parmi les pays de l’OCDE où les élèves ont pu poursuivre le plus d’apprentissage en présentiel pendant la pandémie et nous en voyons ici un effet concret. Je m’en réjouis. Contrairement aux exercices précédents, marqués par une dégringolade des résultats de nos élèves (NDLR : la FWB avait perdu 9 points entre 2011 et 2016), on observe cette fois une stabilisation de ceux-ci alors que d’autres systèmes scolaires connaissent une baisse significative".
En effet, parmi les 32 pays disposant de données de tendance comparables entre 2016 et 2021, 21 ont enregistré une baisse de rendement, tandis que seuls 3 ont connu une progression sur le même laps de temps.
"Cette stabilisation, même si elle peut paraître timide, pourrait être le signe que la chute amorcée entre 2011 et 2016 est à présent contrôlée et cela en dépit du contexte de la pandémie que nous avons connu", extrapolent les auteurs du volet belge de l’étude, membres du Service d’analyse des Systèmes et des Pratiques d’enseignement (aSPe) de l’ULiège.
"Il ne faut toutefois pas se voiler la face, reprend la ministre. Nos résultats sont encore insuffisants, et il y a encore énormément de chemin à parcourir. "
De plus en plus de lecteurs précaires
Si l’on affine l’analyse, on constate en effet que seuls 20% des élèves atteignent le niveau élevé et 3% le niveau avancé.
À l’opposé, plus d’un tiers des élèves de la FWB (38%) peuvent être considérés comme des lecteurs précaires : la majorité de ces élèves (27%) n’atteint que le niveau de compétences bas et 11% (8% en 2016) ne réussissent pas à atteindre ce niveau le plus bas de l’échelle de compétences.
"Cette tendance à l’accroissement du pourcentage d’élèves qui n’atteignent pas le niveau le plus bas de l’échelle de compétences, constante depuis 2011, doit attirer l’attention", concluent ainsi les chercheurs de l’aSPe.

Ce classement est établi sur base des moyennes obtenues par les élèves dans les différents pays participants et rapportées sur l’échelle de rendement dont le point de référence (500) correspond à la moyenne internationale obtenue lors de la première enquête, en 2001.