Investissements étrangers : la Wallonie plombe l’attractivité de la Belgique en 2022
Tandis que la Belgique perd 3 places au classement des pays européens les plus attractifs en matière d’investissements directs étrangers, la Flandre continue de tirer le pays vers le haut, tandis que la Wallonie atteint un nouveau niveau plancher sur les dix dernières années, selon le dernier baromètre réalisé par EY.
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Publié le 11-05-2023 à 14h39 - Mis à jour le 11-05-2023 à 14h40
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Dans son baromètre annuel consacré à l’attractivité des pays européens, le cabinet d’audit financier et de conseil EY (Ernst & Young) pointe des résultats mitigés pour notre pays.
En effet, dans un contexte plombé par la guerre en Ukraine, la Belgique " reste clairement une cible de choix pour les investisseurs étrangers", note EY, qui nuance : Avec 234 projets sur l’ensemble de l’année écoulée, "elle a reçu moins d’investissements directs étrangers en 2022 que les autres pays européens, ce qui l’a amenée à passer de la 6e à la 9e place au classement des pays européens les plus attractifs", un classement dominé par la France (1 259 projets en 2022), la Grande-Bretagne (929) et l’Allemagne (832). Ces trois pays "représentant à eux seuls 50% du nombre total des investissements directs étrangers sur le continent européen ", note encore EY.
Un pays, deux réalités
Entre 2021 et 2022, la Belgique a connu une diminution de l’ordre de -4% en ce qui concerne ces investissements directs étrangers. Sur les dix dernières années, la tendance reste cependant largement positive : + 34%.
Et si la Flandre, championne du genre au niveau belge, se porte plutôt bien en la matière avec un nombre de projets nouveaux (ou d’extensions de projets existants) en hausse constante depuis 2020 (+31%), en Wallonie, le constat est inversé : -56% depuis le pic enregistré en 2019 ! De quoi atteindre, avec 27 projets recensés en 2022, un nouveau plancher.

Quant à Bruxelles, si la perte se fait moindre qu’en Wallonie, le constat est identique depuis 2019 (-38%).
Nouveaux emplois : résultats (très) contrastés
Mais si EY pose un constat mitigé sur notre pays, c’est aussi parce qu’il a, à l’inverse, fortement accru le nombre de nouveaux emplois créés sur la période dans le cadre de ces projets : 8 071 emplois, soit une augmentation de +16% !
"À première vue, il s’agit évidemment d’une bonne nouvelle, sauf que sur ce point également, la Belgique n’a pas pu suivre la moyenne européenne, avec une moyenne de 38 emplois créés par projet, contre 82 au niveau européen", avertit toutefois EY.
À nouveau, c’est la Flandre qui tire la Belgique vers le haut, avec 6 569 nouveaux emplois créés en 2022, pour moins de 1 000 dans les deux autres Régions du pays (928 en Wallonie, 524 à Bruxelles).
Et là encore, sur les trois dernières années, les tendances entre Régions sont diamétralement opposées : en Flandre, ce nombre a presque doublé depuis 2019 (+93%) ; à Bruxelles aussi, la tendance s’inscrit dans le positif (+27%) : en Wallonie, en revanche, elle se situe à la baisse (-23%).
C’est dans le secteur des transports et de la logistique que le phénomène est le plus marquant avec 2 009 nouveaux jobs créés en 2022 (pour une moyenne de 50 par projet).