La liberté de la presse dans le monde est-elle en déclin ? Voici la réponse de la FIJ

La Fédération internationale des journalistes a évoqué la liberté de la presse, ce mardi 03 mai 2023, avec une conclusion plutôt négative.

Belga
©Thomas Padilla/MAXPPP -   10/02/2023 ; Paris, FRANCE ; CONFERENCE DE PRESSE DE LA JOURNALISTE RUSSE MARINA OVSIANNIKOVA DANS LES LOCAUX DE REPORTERS SANS FRONTIERES. Press conference to Former Russian state TV journalist Marina Ovsyannikova  at RSF in Paris on February 10, 2023.
La liberté de la presse est en déclin dans le monde.

À la veille du 30e anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) estime mardi que la liberté de la presse a fait un pas en arrière sur le globe.

”Du Pérou à l’Iran, du Soudan à l’Afghanistan, les gouvernements prennent des mesures drastiques pour entraver la liberté d’expression et empêcher le droit du public de savoir, notamment en restreignant l’accès à Internet, en frappant, en emprisonnant et en intimidant les journalistes, en contrôlant le contenu des médias et en introduisant des lois drastiques sur les médias et d’autres lois visant à restreindre la libre circulation de l’information”, déplore Dominique Pradalié, présidente de la FIJ.

Selon la triste comptabilité tenue par l’organisation, 68 journalistes ont été assassinés en 2022. “Très peu de ces cas ont fait l’objet d’une enquête, car l’impunité pour les meurtres de professionnels des médias a été la règle au fil des ans”, dénonce la FIJ.

Celle-ci attire également l’attention sur la “répression continue” des médias, qui a conduit à l’emprisonnement d’un grand nombre de journalistes, avec au moins 375 journalistes et professionnels des médias derrière les barreaux en 2022.

La Chine est devenue la plus grande prison du monde pour les journalistes, fustige encore la FIJ.

”Les guerres et les troubles civils en cours dans des pays tels que l’Afghanistan, l’Iran, Hong Kong, la Birmanie, le Pérou, le Soudan, l’Ukraine et le Yémen ont également vu des journalistes être délibérément pris pour cible et tués. Treize journalistes ont été assassinés depuis que la Russie a envahi l’Ukraine le 24 février 2022. Des milliers de journalistes afghans et leurs familles ont dû quitter leur pays de peur d’être tués”, pointe encore l’association.

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Outre ces menaces physiques, des centaines journalistes ont été victimes d’une surveillance numérique et de l’utilisation généralisée de logiciels d’espionnage “afin de les faire taire, les exposant également au risque de voir leurs sources, leur localisation et d’autres données personnelles divulguées publiquement”, selon la FIJ.

Sur le plan social, la fragilité de l’économie des médias, le déclin de l’information locale et la faible représentation syndicale ont entraîné des coupes sombres dans les rédactions, avec des licenciements massifs et une discrimination accrue à l’encontre des catégories de journalistes les plus vulnérables.

Face à ce sombre constat, la FIJ appelle à “l’adoption urgente d’un réel instrument international contraignant, la Convention pour la protection et la sécurité des journalistes, qui renforcera la liberté de la presse en obligeant les gouvernements à enquêter, à condamner les assassins de journalistes et à répondre aux attaques contre les médias”.

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