F-35 à la base de Florennes : la ministre Dedonder a lancé le chantier du complexe qui accueillera les nouveaux chasseurs de l'armée (vidéo)
Lundi après-midi, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder a officiellement posé la première pierre des futures infrastructures en vue de l’arrivée des F-35 sur la base aérienne de Florennes à partir de mai 2025. Le début d’un chantier pharaonique de 300 millions d’euros !
Publié le 27-03-2023 à 18h44 - Mis à jour le 27-03-2023 à 22h41
Ce lundi après-midi, si le ciel au-dessus de la base de Florennes était plombé par de lourds nuages, l’horizon s’annonce en revanche radieux pour le 2eWing Tactique. Le chantier dont la première pierre a été posée (à grands coups de pelleteuse ! ) par la ministre de la Défense Ludivine Dedonder garantit la pérennité de l’aérodrome militaire florennois pour longtemps. Voici quelques années pourtant, son existence même était remise en question ! Un mauvais souvenir désormais.
Reportage dans notre vidéo en tête de cet article.

En juillet 2022, la ministre était déjà venue sur place pour lancer la construction du complexe destiné à accueillir les nouveaux drones MQ-9B Skyguardian. Cette fois, elle était de retour pour les travaux liés aux futures infrastructures qui abriteront les 17 F-35 à partir de mai 2025. Ce sera ensuite le tour de la base de Kleine-Brogel de recevoir le même nombre de machines. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024.
Simulateurs de vol
L’ensemble des bâtiments imposants accueillera toutes les activités qui vont de pair avec le déploiement du F-35A. Le complexe sera divisé en quatre parties. On y trouvera une section administrative et une partie logistique avec stockage des pièces de rechange et six quais de maintenance. Une zone hautement sécurisée abritera les locaux pour la formation et les opérations, ainsi que les quatre simulateurs de vol. Enfin, La “ligne de vol” sera équipée de seize abris où les avions de combat seront placés dans un environnement sécurisé. Quatre de ces “shelters” serviront spécifiquement aux missions de police de l’air (Quick Reaction Alert). L’aérodrome sera en outre entouré d’une nouvelle clôture et le chemin de ronde sera revu.

“Ces nouveaux appareils sont à la pointe de la technologie et nécessitent la construction d’infrastructures au top niveau, a souligné, ce lundi, la ministre Ludivine Dedonder devant un parterre de personnalités militaires, politiques et d’industriels. Ce complexe de 30 000 m2 est aussi conçu pour assurer le bien-être du personnel tout en répondant aux exigences en matière d’environnement et de dépenses énergétiques. Le slogan de notre composante aérienne est “Prêt pour l’avenir”. Eh bien, l’avenir est en construction ici ! ”
Chantier de 300 millions
Le coût du complexe F-35 a sensiblement augmenté depuis le début du projet : 150 millions au départ pour atteindre 300 millions d’euros pour Florennes. Le contrat de construction a été attribué, en avril dernier, à un consortium belgo-néerlando-américain comprenant l’entreprise belge Jan De Nul. Une structure identique sera ensuite construite pour le 10eWing Tactique à Kleine Brogel.

“En 2028, nous serons entièrement équipés de F-35A, explique le commandant de la base de Florennes, le colonel-aviateur Cédric Kamensky. D’ici-là, la principale difficulté sera de faire coexister trois types d’avions et systèmes d’armes différents, à savoir les F-16 qui seront retirés peu à peu du service, les F-35 qui seront livrés au fil des années et les drones Skyguardian. Durant cette période, il est possible que le personnel de la base soit augmenté (1200 personnes y travaillent). Nous sommes d’ailleurs toujours en recherche de nouvelles recrues dans de nombreux domaines : techniciens, contrôleurs, militaires en charge de la sécurité…”.
Sur le plan de l’emploi et de l’économie locale, la construction du complexe F-35 constitue également une belle opportunité pour la région. Selon Ignace Van Holen, responsable du groupe Jan de Nul, plus de 300 personnes travaillent déjà sur le site, dont 18 engagées dans les environs proches de Florennes.

Entreprises locales
“Des entreprises locales sont également sollicitées, souligne Stéphane Lasseaux, le bourgmestre de Florennes. Les carrières de Florennes vont notamment alimenter le chantier en matériaux. Et avec l’arrivée des nouveaux drones et des F-35, l’avenir de la base est assuré pour au moins quarante ans. C’est essentiel pour l’économie florennoise. ”
Reste une question : que va-t-il advenir des anciennes infrastructures du 2eWing et des bunkers (shelters) qui abritaient les F-16 ? “L’ancien hangar TLP a déjà été réaffecté à l’analyse des images de reconnaissance, répond le commandant de la base. Quant aux bunkers, nous verrons leur affectation au fur et à mesure de leur libération. Mais ils serviront probablement de lieux de stockage. ”
