Études de médecine : l’UMons et l’UNamur obtiennent leur master sans financement supplémentaire, découvrez les détails de l’accord
Un accord a finalement pu être trouvé entre les différents acteurs de ce dossier devenu particulièrement sensible en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les deux universités obtiennent leur master, mais sans financement supplémentaire. Le système des habilitations sera quant à lui revu.
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Publié le 25-03-2023 à 20h16 - Mis à jour le 25-03-2023 à 21h35
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Alors que le ciel s’était considérablement assombri ces dernières heures, c’est désormais la fumée blanche du compromis qui domine au-dessus de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pour rappel, cela fait maintenant plus d’un mois que la question des habilitations dans l’enseignement supérieur divise la majorité (MR-PS-Écolo) au sein de l’entité francophone, après l’avis négatif rendu par la ministre de tutelle, Valérie Glatigny (MR), concernant 2 des 57 dossiers rentrés par l’ARES (l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur).
Et tandis que le sujet avait récemment pris une tournure politique aussi enflammée qu’inattendue, le ministre-Président Pierre-Yves Jeholet et sa ministre chargée du dossier ont continué d’œuvrer en coulisse, réussissant ses dernières heures à boucler les grandes lignes d’un accord qui devrait être très prochainement présenté.
Masters accordés
Principale conséquence, l’UMons pourra bel et bien organiser son master de trois ans, tandis que l’UNamur recevra, elle aussi, son habilitation pour l’organisation du master de spécialisation en médecine générale.
" Je suis heureuse de l’aboutissement d’un dossier dans lequel nous avons pu obtenir les trois priorités que nous défendions depuis le début ", se réjouit Valérie Glatingy. Selon la ministre, cet accord garantira " une bonne gestion de l’argent public, le maintien de la qualité de l’enseignement proposé, ainsi qu’une refonte du système de l’octroi des habilitations qui était vicié ".
Pas de financement supplémentaire
Selon cet accord, les 57 demandes d’habilitations recevront donc le feu vert de la ministre et du gouvernement.
Ainsi, l’UMons pourra donc organiser son master complet en médecine dès la rentrée prochaine. Mais sans financement supplémentaire, nous précise-t-on – il en va de même pour la demande de l’UNamur, qui obtient donc l’autorisation d’organiser un master de spécialisation.
La ministre tenait à ce que cette autorisation n’entraine pas de baisse d’encadrement pour les étudiants des autres hautes écoles et universités. Le financement de l’enseignement supérieur bénéficiant d’une enveloppe fermée, tout montant que le gouvernement aurait décidé de dégager au profit de cette demande dans un premier temps rejetée aurait en effet dû être ponctionné sur les filières existantes.
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Étude indépendante
Cette autorisation accordée à l’UMons s’accompagne de la mise sur pied d’une étude d’évaluation. Celle-ci, " qui sera indépendante ", nous précise-t-on, sera réalisée au bout de 5 ans et aura pour mission d’objectiver le lien entre la création de ce master et l’installation éventuelle de nouveaux médecins dans le Hainaut.
Si cette étude venait à démontrer qu’aucune corrélation ne peut être observée, le master pourrait alors être supprimé.
Pas d’hôpital universitaire
En outre, il sera prévu un mécanisme de fermeture automatique du master au cas où la demande d’un hôpital universitaire serait faite par l’UMons.
Cet élément de l’accord s’explique par la volonté de la ministre de " maintenir la qualité de l’enseignement dispensé actuellement dans les grands hôpitaux universitaires " (Bruxelles, Woluwé-Saint-Lambert et Liège), en évitant ainsi un éparpillement des cas cliniques soumis aux étudiants et de leur encadrement.
Un moratoire de 3 ans
Enfin, et non des moindres, le compromis trouvé prévoit une révision du système d’octroi des habilitations, laquelle fera l’objet d’un décret à venir d’ici la fin de cette législature.
Cette révision prévoit un moratoire jusqu’à la fin de la législature sur les nouvelles demandes d’habilitations : aucune formation ne sera autorisée avant la rentrée 2025-2026. Mais elle prévoit aussi le blocage pour 3 ans de tout financement d’une nouvelle habilitation, ainsi que le recueil d’avis de l’administration et d’acteurs économiques et sociaux.
D’autres éléments seront également introduits, comme le système " +1 / -1 " : pour chaque nouvelle habilitation octroyée, une ancienne sera retirée.
L’objectif recherché est de mettre fin au système actuel, dans lequel, dans un système d’enveloppe fermée, il n’y a peu ou pas de contraintes liées à l’ouverture de nouvelles filières, ce qui peut conduire les établissements à demander régulièrement des refinancements.