Pénurie de médecins généralistes en Wallonie: 55% des communes impactées (carte interactive)
Si la pénurie de médecins généralistes touche plus de la moitié des communes wallonnes en 2023, les provinces de Namur et du Hainaut ne sont pas les plus impactées.
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Publié le 23-03-2023 à 06h45 - Mis à jour le 23-03-2023 à 09h07
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En Fédération Wallonie-Bruxelles, trois universités proposent un cursus complet des études de médecine : une en Wallonie (l’ULiège, à Liège) et deux en Région bruxelloise (l’ULB, à Bruxelles ; l’UCLouvain, à Woluwé-Saint-Lambert). Or, la présence un tel cursus permet-il de lutter contre la pénurie qui touche actuellement les médecins généralistes ? Au regard des chiffres publiés par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) et des données de l’ Agence wallonne pour une vie de qualité (AVIQ), la réponse semble claire : non.
En effet, la seule province wallonne dans laquelle un cursus complet est organisé (Liège) dispose d’un nombre d’habitants par médecin généraliste ETP plus élevé (1 médecin pour 1 096 habitants) que la moyenne régionale (1 méd. pour 1 073 hab.) !
Les provinces de Namur (1 méd. pour 939 hab.) et du Hainaut (1 méd. pour 1 094 hab.) disposent d’ailleurs d’un meilleur ratio, tout comme celle de Luxembourg (1 méd. pour 1 078 hab.). En revanche, c’est la province du Brabant wallon, pourtant la plus proche géographiquement des facultés de médecine de l’UCLouvain et de l’ULB, qui dispose du moins bon ratio : 1 médecin pour 1 129 habitants.
Si l’on précise l’analyse au niveau communal, l’on s’aperçoit que 3 communes ne disposent à l’heure actuelle d’aucun médecin généraliste sur son territoire : Berloz (prov. Liège), Daverdisse (prov. Lux.) et Martelange (prov. Lux.).
Les communes de Lontzen (prov. Liège ; 1 méd. pour 5 885 hab.), Baelen (prov. Liège ; 1 méd. pour 4 436 hab.) et Froidchapelle (prov. Hainaut ; 1 méd. pour 3 646 hab.) sont celles ayant le moins bon ratio. À l’inverse, celles de Tellin (prov. Lux. ; 1 méd. pour 435 hab.), Viroinval (prov. Namur ; 1 méd. pour 486 hab.) et Érezée (prov. Lux. ; 1 méd. pour 578 hab.) disposent du meilleur ratio.
Le Luxembourg, particulièrement touché
Cependant, il convient de nuancer. Cette réalité statistique n’empêche pas la commune de Viroinval, peu peuplée mais très étendue, de pouvoir être considérée comme en pénurie. C’est que le nombre d’habitants par médecin ETP ne peut, à lui seul, expliquer le degré de pénurie en matière de médecins généralistes.
Au niveau communal (*), le nombre de médecins présent, ainsi que leur âge, mais aussi l’étendue de la surface communale et les distances nécessaires qu’il convient de parcourir pour trouver une offre de médecine générale peuvent également impacter ce degré de pénurie.
Ainsi, sur un total de 262 communes wallonnes, 146 (55%) souffrent d’un manque de médecin généraliste sur leur territoire ou à proximité, au point d’être concernées par le fonds Impulseo de la Région wallonne (NDLR : pour les 9 communes germanophones de Wallonie, c’est la Communauté germanophone qui est compétente).
C’est la province de Luxembourg qui est la plus touchée (37 communes sur 44, soit 85%). Suivent les provinces de Liège (61%), de Namur (47%), puis du Hainaut (46%). Avec 9 communes concernées sur 27 (soit 33%), le Brabant wallon ferme la marche.
(*) nous considérons ici en pénurie les communes qui bénéficient du fonds Impulseo.