Rénovation énergétique en Wallonie: on simplifie et on augmente les primes
Le gouvernement wallon revoit le système de primes pour la rénovation énergétique et l'amélioration de la salubrité des logements. Le système est simplifié et le montant de base des primes est majoré et peut être multiplié par 4 ou même plus selon les revenus.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TWD3PN66R5G2LDEWMUCAQXHWJM.jpg)
Publié le 21-03-2023 à 13h52 - Mis à jour le 21-03-2023 à 21h54
Le gouvernement wallon a présenté ce mardi son nouveau système de primes pour soutenir la rénovation énergétique des logements et lutter contre l'insalubrité.
Audit simplifié ou pas d'audit
L'idée forte de cette réforme est "simplification". Ce qui se traduit par un audit préalable aux travaux moins contraignant. Bien que toujours nécessaire pour certains travaux, cet audit ne conditionnera plus l'ordre de réalisation des travaux. Dès lors, l’auditeur ne devra plus procéder à la lourde vérification des factures (“suivi des travaux”) qui engendrait des coûts et des délais supplémentaires à charge du demandeur, toujours en attente de sa prime. Un frein important à la rénovation des logements se voit donc levé, juge le gouvernement wallon.
Certains travaux pourront également être réalisés sans audit préalable. Ce régime de "prime simplifiée" concerne les travaux jusqu'à 6000 euros contre 3000 euros actuellement. La prime chauffage durable reste également exemptée d'audit. Cette mesure avait été initiée durant la crise énergétique et est prolongée jusqu'au 31 décembre 2025.
Primes multipliées, toiture priorisée
On le sait, la priorité en matière d'économie d'énergie devrait toujours être la toiture. Le coût de rénovation est important, mais c'est aussi par là que s'échappent d'abord les calories.
La réforme met donc l'accent sur l'isolation de la toiture. Mais, selon les mêmes conditions, également des sols, des murs et des châssis.
Premier changement: on simplifie le calcul de la prime dont le montant ne sera plus calculé en fonction des Kwh économisés mais bien en euros/m2. Quant au montant de la prime, il sera (comme pour toutes les autres primes) calculé en fonction des revenus du ménages, même si la prime de base est déjà revue à la hausse. Le montant du subside pourra atteindre dans certains cas jusqu’à 90 % de la facture totale.
Exemple: pour les châssis: on passe de +-35euros/m2 à 65 euros/m2. Mais pour un ménage dont les revenus n'excèdent pas 25000 euros bruts/an, on quadruple la prime (260 euros/m2). En termes de salubrité, le montant de base pour le remplacement de la couverture passe de 6 à 10 euros/m2. Avec là aussi un coefficient multiplicateur qui peut être de X4 pour les revenus de 30000 euros/an.
Le même principe prévaut pour le remplacement d'une chaudière à mazout par un système de chauffage biomasse: la prime de base passe de de 1000 à 1800 euros, avec possibilité de faire X3 (5400 euros). Pour rappel, comme prévu dans le Plan Air Climat Energie, l'interdiction d'un système de chauffage au mazout (ainsi qu'au charbon) est confirmée pour les nouveaux bâtiments dès le 1er mars 2025. Ce sera ensuite le cas pour les anciens bâtiments, en cas de remplacement, au 1er janvier 2026.
Toujours au rang des travaux pour la salubrité du logement, la mise en conformité de l'électricité voit également la prime de base de 250 à 800 euros, avec un montant jusqu’à 1600 euros pour des revenus de maximum 60000 euros.
La date d'entrée en vigueur n'est pas encore connue
Avant d'entrer en vigueur, cette réforme des primes doit encore passer en 2e lecture et être soumise à différents avis: Conseil économique et Conseil d'Etat. Pour éviter que les candidats à la rénovation fasse une pause travaux en attendant le nouveau régime de primes, des mesures transitoires sont prévues pour définir les travaux qui pourront bénéficier du nouveau système.
Pour les primes travaux, comme une demande peut comprendre plusieurs primes, la facture finale du dernier travail effectué doit être postérieure à l’entrée en vigueur. L’ensemble des factures remises lors de cette demande de prime doivent être datées de maximum deux ans avant la demande de primes travaux.
Pour les Rénopacks (prêt à tempérament à 0% avec possibilité de primes), ceux introduits avant l’entrée en vigueur restent dans l’ancien régime dès lors que le montant des primes est calculé à la signature du crédit, et non au moment des travaux. Pour ceux introduits après l’entrée en vigueur, ils sont inclus dans le nouveau régime.