Le PS défie le MR à la FWB : un vent de fronde souffle sur la majorité
En désaccord avec le MR sur le dossier sensible des habilitations octroyées aux universités, le PS menace de recourir à une majorité alternative.
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Publié le 16-03-2023 à 18h19 - Mis à jour le 16-03-2023 à 18h47
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Ce n’est rien de moins qu’une véritable bombe que le président du PS, Paul Magnette, a lâché mercredi sur les antennes de RTL-TVi : " S’il le faut, nous voterons avec une majorité alternative au Parlement de la Communauté française, parce qu’on ne peut pas empêcher le Hainaut de se développer".
Le patron des socialistes francophones était invité à s’exprimer sur le désaccord qui oppose actuellement son parti au MR – pourtant son partenaire de majorité au sein de ce gouvernement – sur le refus de la ministre libérale de tutelle Valérie Glatigny d’octroyer une habilitation à l’UMons, laquelle autoriserait l’université hennuyère à organiser un cursus complet des études de médecine – actuellement, seul le bachelier y est organisé.
Vingt-quatre heures plus tard, la communication du parti assume les propos tenus la veille par le président : "Rien à redire", commente ainsi le directeur de la communication, confirmant que "c’est quelque chose qui est extrêmement important pour le PS".
"Contestable"
Appelé à réagir, le chef de file de l’exécutif francophone, Pierre-Yves Jeholet (MR), préfère temporiser ce jeudi, évoquant "un débat devenu émotionnel et très politique".
C’est que, depuis la tribune parlementaire, certains députés membres de la majorité ne décolèrent pas.
Mercredi, lors de la séance plénière, Manu Disabato (Écolo) et Joëlle Kapompole (PS) – deux députés élus dans la circonscription de… Mons – sont une nouvelle fois montés au créneau pour exhorter la ministre Glatigny à revoir son jugement.
"Vous avez placé le gouvernement dans une situation de blocage puisque cela fait deux fois que le point a été reporté ", a dénoncé le premier cité.
"Les reports successifs au gouvernement démontrent à suffisance le caractère contestable des arguments avancés pour motiver un refus", a renchéri la seconde.
"Sang-froid"
Réuni en conseil des ministres ce jeudi, le gouvernement de la Fédération a cependant décidé, une nouvelle fois, de reporter sa décision.
"Les discussions ont été constructives, relate le ministre-Président. Jusqu’ici, nous sommes toujours parvenus à surmonter nos clivages afin d’avancer dans de nombreux dossiers. Et cette fois encore, nous ferons ce qu’il faut pour trouver un chemin qui puisse agréer tout le monde. Même si cela ne sera pas facile."
Pierre-Yves Jeholet prévient par ailleurs : "Passer par une majorité alternative serait dangereux. Personne n’y gagne. Surtout dans notre pays où cela pourrait avoir une incidence sur les autres institutions… Les citoyens attendent autre chose". Et le libéral d’appeler ses partenaires de majorité "à la sérénité, au calme et au sang-froid".