Évaluation des enseignants : moins de 100 profs "inspectés" depuis septembre 2022
Depuis 2007, les enseignants ne se font plus "inspecter". Sauf si leur PO en fait la demande au service dédié. Retour sur l’évolution récente des missions du Service général de l’inspection en Fédération Wallonie-Bruxelles.
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Publié le 15-03-2023 à 13h00
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Autrefois, le service général de l’inspection (SGI) se rendait de façon régulière dans les classes, afin de vérifier la qualité des enseignements qui y étaient dispensés. La présence de ces "conseillers indépendants" était d’ailleurs la plupart du temps perçue comme une véritable opportunité pédagogique pour les profs qui se faisaient ainsi "inspecter". Mais aujourd’hui, ces inspecteurs se font plus rares dans les classes. Car leurs missions ont été redéfinies.
Évaluation
Depuis 2007, les missions menées par le SGI ne concernent plus tant les enseignants eux-mêmes que les établissements dans lesquels ils professent. Il s’agit désormais et essentiellement de missions d’évaluation des dispositifs pédagogiques au sein d’un établissement. Il ne s’agit donc plus d’une évaluation individualisée.
De plus, ces missions d’évaluation (MEVAL) ne se font plus sur base d’un droit d’initiative du service d’inspection, comme c’était le cas précédemment: elles sont commandées par le gouvernement, "afin d’évaluer la manière dont un nouveau dispositif est mis en œuvre", nous explique Pascale Genot, l’Inspectrice générale coordinatrice du SGI. Concrètement, l’idée est "de se rendre compte de comment cela se passe sur le terrain" et d’éventuellement "pouvoir adapter le nouveau dispositif". Ces missions font l’objet d’un rapport remis au gouvernement; les établissements visés par ces missions reçoivent, eux, un simple compte rendu, pas d’avis donc.
Depuis le début de cette année scolaire, le SGI a réalisé 472 missions de ce type (pour 422 en 2021-2022).
Contrôle
Toujours concernant les établissements, il existe des missions d’investigation et de contrôle spécifiques (MICS) menées lorsque le pouvoir régulateur suspecte "un manquement substantiel" ou lorsqu’ "une plainte est adressée à la Direction générale de l’enseignement", précise Pascale Genot.
Non-respect de la gratuité scolaire, mais aussi inadéquation du matériel utilisé dans le cadre des apprentissages, les objets de ces missions sont variés (et listés dans le décret de 2019, sur le SGI, art. 4) et font l’objet d’un rapport envoyé au PO de l’établissement concerné.
Depuis septembre 2022, 31 missions du genre ont été menées (pour 52 en 2021-2022; 68 en 2011-2012).
Appréciation
Enfin, il existe depuis 2007 des missions d’appréciation de l’aptitude pédagogique (MAAP) d’un enseignant: sur sollicitation du PO uniquement, un agent du service peut être appelé afin d’apprécier l’enseignement dispensé par un membre de l’équipe éducative, "au regard des référentiels et des programmes scolaires". En d’autres termes : c’est davantage la conformité vis-à-vis des supports plutôt que le niveau de compétence des enseignants qui est alors apprécié. Un rapport est ensuite transmis au PO.
Depuis septembre 2022, 80 missions du genre ont été réalisées, tous niveaux (fondamental et secondaire) et réseaux confondus (pour 87 en 2021-2022; 162 en 2011-2012).
Des tâches multiples
On notera pour être complet que ces missions représentent moins de la moitié des tâches réalisées par le SGI, lequel travaille en outre sur l’élaboration des épreuves externes communes, l’organisation du CEB, le contrôle de l’enseignement à domicile, la création de ressources pédagogiques, la participation à toute une série de groupes de travail et comités, les audits liés aux plans de pilotage et contrats d’objectifs, et bien d’autres choses encore.