Ce qu’il faut savoir sur la semaine d’actions syndicales du 6 au 10 mars 2023
Le front commun syndical a débuté une semaine d’actions dans les services publics à partir de ce lundi 6 mars 2023. Avec quelles revendications et quelles conséquences dans les services publics et les transports en commun ? On fait le point.
Publié le 06-03-2023 à 12h07 - Mis à jour le 09-03-2023 à 14h48
Une semaine d’actions de protestation dans les services publics a été lancée ce lundi par le front commun syndical (CGSP, SLFP, CSC). Jusqu’au vendredi 10 mars 2023, les syndicats mèneront une série d’actions rythmées par des journées thématiques.
Ce lundi sera notamment consacré aux pensions, tandis que celle du mardi sera réservée aux services de secours. Le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des femmes, la CGSP se joindra à la FGTB pour défendre les droits de la gent féminine. Le 9 mars, le front commun prévoit la distribution de tracts à la population pour sensibiliser celle-ci à l’importance des services publics. Enfin, la CGSP organise vendredi 10 mars 2023 une grève de 24 heures dans tous les services publics.
Les syndicats souhaitent dénoncer un sous-financement et un manque de personnel dans plusieurs secteurs. Ils demandent également un renforcement des systèmes de pension dans les services publics et une augmentation du pouvoir d’achat. "Les services publics sont le premier et principal facteur de pouvoir d’achat des citoyens", indique la FGTB dans un communiqué. "Ils constituent un patrimoine commun, y compris pour celles et ceux qui n’ont pas de patrimoine propre. Les services publics sont un mécanisme de redistribution des richesses et de lutte contre la pauvreté et les inégalités. Ils sont indispensables à notre démocratie. Leur mise en œuvre implique de permettre aux fonctionnaires de faire leur travail dans de bonnes conditions."
Une action syndicale de la police à Tihange
Une première action syndicale de la police a eu lieu ce lundi devant la centrale nucléaire de Tihange. Une centaine d’agents ont notamment réclamé de meilleures conditions de travail et des mesures pour une meilleure attractivité du métier de policier.
Un barrage filtrant a empêché la fluidité du trafic et provoqué d’importants embarras de circulation, notamment sur la nationale 684 qui relie Villers-le-Bouillet à la vallée de la Meuse.
"Nous avons choisi le site de Tihange car il illustre les surprofits engendrés par certains à l’heure où le pouvoir d’achat des citoyens est mis à mal. Par ailleurs, ce sont les agents de sécurisation de la police fédérale (DAB) qui doivent assurer la surveillance des centrales. Or, ce service est en déficit d’au moins 300 membres de personnel", a précisé le permanent syndical CGSP Eddy Quaino à l’agence Belga.
Les crèches de la Ville de Liège fermées cette semaine
Autre action : toutes les crèches de la Ville de Liège seront fermées cette semaine. Charge de travail élevée, pénurie de personnel, coupes budgétaires, les syndicats ne veulent plus se laisser faire. Le secteur public liégeois “est attaqué de toute part”, déplore la CSC.
Pour le personnel, la situation n’est plus tenable: "À force de réduire les effectifs et de raboter les budgets, la qualité du service offert baisse et la santé des travailleurs est mise en danger", s’inquiète Gaston Merkelbach, Secrétaire régional CSC. Cette semaine est donc l’occasion de "rappeler la nécessité d’un dialogue constructif entre le gouvernement et les représentants des travailleurs", conclut-il.
En province de Liège, des mouvements de grève sont prévus le 8 mars dans les prisons de Lantin, Paifve, Huy et Marneffe, une grève de 24 heures dans tous les services publics le 10 mars, ainsi que des perturbations à la poste. Les administrations, les gares et les hôpitaux seront également touchés par des actions de sensibilisation les 7 et 9 mars.
Les pompiers manifestent mardi pour de meilleures conditions de travail
Les pompiers et pompières de tout le pays manifesteront mardi à Bruxelles afin d’exiger davantage de personnel et de moyens. Les protestataires se rendront aux cabinets des ministres de la Santé et de l’Intérieur.
La manifestation s’élancera à 10h00 depuis la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, pour se rendre à Arts-Loi en passant par la colonne du Congrès et le boulevard du Régent.
"Sept ans après la réforme, nous demandons à la ministre de l’Intérieur et au ministre de la Santé d’agir rapidement pour les zones de secours et de prévoir les financements nécessaires", appellent les syndicats. "Nous attendons qu’une allocation de spécialisation solide soit enfin élaborée, une meilleure politique en termes de bien-être, avec la reconnaissance du cancer comme maladie professionnelle, et une approche forte des agressions ainsi qu’un conseiller en prévention de niveau 1 pour chaque zone", énumèrent les organisations syndicales.
Celles-ci exigent également davantage de personnel et de moyens pour les zones de secours, afin que la charge de travail reste acceptable, ainsi qu’une politique de fin de carrière décente et respectueuse.
"Les pompiers dénoncent également le manque de concertation avec la Santé publique. Nous voulons en finir avec les décisions unilatérales. Les ambulanciers des zones de secours méritent davantage de reconnaissance, ce qui passe par une carrière avec des perspectives et un solide dispositif de fin de carrière", soulignent encore les syndicats.
Des perturbations dans les transports le vendredi 10 mars
Le 9 mars marquera le début de la grève de 24h dans la fonction publique. Elle commencera à 22h00 et se fera sentir dans les transports publics. La CGSP Cheminots et l’ACOD Spoor entendent participer à l’action du vendredi 10 mars et couvriront l’ensemble de leurs affiliés.
La grève ne touchera pas que le rail. Des perturbations sont également à prévoir au TEC, à la Stib et chez De Lijn.
Du côté du TEC, les affiliés aux différents syndicats ont jusqu’à 48 heures avant le début de l’action pour signaler au transporteur public wallon leur volonté de faire grève. Ce n’est donc qu’à partir de ce moment-là que l’entreprise pourra s’exprimer sur les perturbations à prévoir, précise-t-elle.

La Stib, elle, s’attend à d’importantes perturbations sur son réseau. Elle invite ses voyageurs à prévoir, dans la mesure du possible, une solution alternative aux transports publics pour leurs déplacements ce jour-là.
Grogne aussi dans les prisons
Outre le rail et les transports en commun, la grève dans le secteur public perturbera également les prisons.
L’impact exact de la grève est difficile à estimer car aucune enquête n’a encore été réalisée pour déterminer combien de travailleurs et travailleuses sont volontaires, selon Kathleen Van De Vijver, porte-parole de l’administration pénitentiaire. "Mais les perturbations seront conséquentes", prévoit-elle.
Kathleen Van De Vijver rapporte également que le système pénitentiaire sera perturbé le 8 mars prochain, à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. "Il s’agit de deux actions qui ne sont pas spécifiquement destinées aux prisons, mais qui s’y feront sentir", précise la porte-parole.