Fusion UCLouvain/Saint-Louis-Bruxelles : la fin d’une longue saga
Les députés du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont adopté à la majorité (PS-MR-Ecolo, rejoints par DéFI) ce mercredi 14 décembre 2022 le projet de décret fixant le cadre légal de la fusion orchestrée depuis 2017 par l’Université catholique de Louvain (UCLouvain) et l’Université Saint-Louis - Bruxelles (USLB). Les Engagés et le PTB se sont abstenus.
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Publié le 14-12-2022 à 17h24 - Mis à jour le 15-12-2022 à 13h49
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Le 18 mai 2017, l’UCLouvain et l’Université Saint-Louis-Bruxelles choisissaient de sceller leur avenir en commun par le biais d’un projet de fusion lancé quelques mois plus tôt.
Ce mercredi, réunis en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les députés de la majorité ont approuvé le projet de décret instituant le cadre légal nécessaire à cette fusion.
Déblocage
Il aura donc fallu près de six ans pour voir se concrétiser le projet, lequel "vise à la fois la promotion de l’excellence et des économies d’échelle, des synergies et une meilleure gestion des deniers publics ; il s’agit de permettre que davantage de moyens soient mis au service de nos étudiants", a commenté la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR), à l’origine du projet de décret.
Dans les rangs de la majorité, Rodrigue Demeuse (Ecolo) s’est félicité du texte soumis au vote, évoquant "un dossier important qui se débloque. En dépassant les clivages, on répond à la demande des concernés ". Le député a en effet rappelé que cette fusion existait déjà dans les faits et que celle-ci était "bien gérée depuis pas mal de temps", soulignant encore "l’enthousiasme" de ces mêmes acteurs.
"L’objectif de ce décret est d’accompagner une fusion qui est de droit, tout en limitant les effets sur l’équilibre de notre enseignement supérieur", avait, avant cela, tenu à rassurer Martin Casier (PS). Tout comme son homologue écologiste, le député socialiste a ainsi pointé les "mesures régulatoires pertinentes" et "proportionnées" qui encadrent la fusion.
Balises
Face aux députés, la ministre Glatigny a en effet rappelé ces mesures, évoquant des "mécanismes d’harmonisation" (lire ci-contre).
Ceux-ci doivent "garantir l’équilibre actuel entre les différents acteurs de l’enseignement supérieur sur le territoire de Bruxelles et éviter des concurrences stériles", précisant qu’il n’est "nullement question ici de favoriser un établissement par rapport à un autre".
«Concessions illégitimes»
Dans les rangs de l’opposition, le groupe Les Engagés s’est montré particulièrement critique, Michel de Lamotte évoquant "une fusion indispensable, mais pas dans ces conditions".
Le député centriste a en effet pointé plusieurs remarques formulées par le Conseil d’État, fustigeant la réponse apportée par le texte aux craintes des établissements bruxellois "via des restrictions à la liberté d’enseignement", évoquant aussi "des concessions illégitimes, voire inconditionnelles" et des "répercussions systémiques sur l’ensemble de l’enseignement supérieur", dénonçant enfin "une territorialisation" de notre enseignement supérieur.
En guise de réponse, la ministre Glatigny a toutefois rappelé que les balises insérées par le projet de décret entérinant cette fusion avaient pourtant bel et bien été " consenties par les universités concernées", se montrant in fine particulièrement enthousiaste de voir aboutir "le troisième volet des vastes réformes de l’enseignement supérieur" initiées sous cette législature, après l’adoption du nouveau décret Paysages et de la réforme de la formation initiale des enseignants.