Examens ou non en décembre : voici ce que dit la règle en Fédération Wallonie-Bruxelles
Tandis que certaines écoles organisent une session complète avant Noël, d’autres ont choisi, au contraire, de supprimer les examens durant ce mois de décembre 2022. Et c’est leur droit. Explications.
Publié le 06-12-2022 à 14h45 - Mis à jour le 06-12-2022 à 14h46
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Comme nous l’avions déjà écrit voici un an dans ces mêmes colonnes, l’organisation des sessions d’examens relève en réalité de la compétence des directions des écoles. Ceci explique, en partie, le fait que des situations parfois très diverses peuvent être observées d’une école à l’autre.
Cette organisation est cependant cadrée par la loi du 19 juillet 1971, relative à la structure générale et à l’organisation de l’enseignement secondaire. Régulièrement modifiée depuis son adoption au gré des nombreuses réformes, cette loi fixe, notamment, le nombre de "jours blancs" durant lesquels sont traditionnellement organisées les périodes d’évaluations (lire ci-contre).
Avec l’entrée en vigueur en août dernier du nouveau calendrier consécutif à la réforme des rythmes scolaires, laquelle prévoit entre autres dispositions une diminution de ces "jours blancs", c’est le découpage de l’année dans son ensemble qui fait désormais l’objet, dans bon nombre d’établissements déjà, d’un petit bouleversement en termes organisationnels.
Valoriser le travail journalier
Ainsi, plutôt que de réserver deux grandes périodes aux examens – l’une en décembre et l’autre en juin – comme souvent par le passé, l’année scolaire glissera progressivement dans chaque école de la Fédération vers un découpage en cinq périodes durant lesquelles sera davantage valorisé le travail journalier, avant l’organisation d’une session complète d’examen en juin. C’est là, du moins, l’esprit de la réforme.
Ce changement de paradigme a donc encouragé, dès cette année, bon nombre d’écoles à opter pour un changement dans l’organisation des sessions d’examens étalées tout au long de l’année.
Et donc, là où certaines ont choisi de maintenir une session d’examen en décembre, d’autres écoles ont fait le choix de consacrer les derniers jours avant Noël aux apprentissages. Aussi, il existe un certain nombre d’écoles ayant opté pour une organisation hybride, organisant des examens dans certains cours et non dans les autres.
Liberté pédagogique
Au sein des fédérations de pouvoirs organisateurs, en tout cas, on assure laisser le choix aux directions d’école.
Ainsi, au Secrétariat général de l’enseignement catholique (SeGEC), lequel chapeaute environ 50% de la population scolaire dans l’enseignement secondaire, on nous confirme qu’aucun mot d’ordre n’a été donné aux écoles sous sa tutelle : "C’est à elles de juger en fonction de leur propre situation et de la volonté des équipes éducatives", précise le directeur de la communication.
Même son de cloche auprès de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE), le réseau officiel organisé par la Fédération : "On privilégie en général l’évaluation continue, mais il n’y a pas eu de mot d’ordre en particulier concernant l’organisation de cette session", nous répond la porte-parole.
En d’autres termes, l’organisation d’une session d’examens en décembre, si elle repose sur un cadre légal bien défini, relève en réalité de la liberté pédagogique octroyée tant par le ministère que les pouvoirs organisateurs aux directions d’établissements scolaires.
Les «jours blancs», c’est quoi ?
Ceux que l’on appelle dans le jargon les "jours blancs" sont, dans le premier degré de l’enseignement secondaire, au nombre de 18 ; ils sont au nombre de 27 dans les autres degrés.
Concrètement, il s’agit du nombre de journées durant lesquelles les cours sont suspendus (en dehors, bien sûr, des périodes de congés scolaires).
Les raisons de cette suspension sont diverses et nombreuses : organisation des épreuves d’évaluation ; organisation des examens de passage ; conseils de classe ; réunions de parents et remise des bulletins ; procédure interne des recours introduits contre les décisions du conseil de classe ; organisation décalée de la rentrée.
Dans son article 9bis, la loi du 19 juillet 1971 stipule que les éventuelles épreuves d’évaluation sommative organisées durant l’année scolaire – et à l’exception, donc, de la session de juin et des examens de passages d’août/septembre – doivent être réparties sur un maximum de 8 jours au premier degré et de 12 jours pour les autres degrés.
La circulaire numéro 8678, qui organise l’année scolaire 2022-2023 dans l’enseignement secondaire, précise que" les cours peuvent être suspendus, le cas échéant, durant un maximum de quatre journées au premier degré et de cinq journées aux autres degrés afin d’organiser des conseils de classe " lors, donc, de ces sessions organisées en cours d’année scolaire.
Avec l’entrée en vigueur progressive du tronc commun, le nombre de " jours blancs " sera petit à petit revu à la baisse à partir de 2025-2026 : de 18 à 12 au premier degré ; de 27 à 18 aux autres degrés. De quoi encourager davantage encore la valorisation du travail journalier en cours d’année.