La rentrée historique de Caroline Désir: «C’est important d’avoir ces échanges» (vidéo)
C’est une rentrée des classes historique qu’ont vécu ce lundi 29 août 2022 élèves, enseignants, directions et tous les autres personnels des écoles. Ainsi que la ministre de l’Éducation, Caroline Désir.
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Publié le 29-08-2022 à 21h36 - Mis à jour le 29-08-2022 à 23h35
La grande horloge du réfectoire n’indique pas tout à fait huit heures. Pourtant, dans les couloirs de l’ IRSA, l’Institut Royal pour Sourds et Aveugles à Uccle, c’est déjà l’effervescence.
Aux abords des bâtiments de l’école, les premières têtes blondes font d’ailleurs leur apparition. Dans quelques minutes, ils seront des dizaines, des centaines même. Car ce lundi 29 août, à l’instar de tous leurs copains des quatre coins de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les élèves du fondamental et de la première année secondaire de cet établissement d’enseignement spécialisé font leur rentrée.
Mais élèves, parents, enseignants, directions et autres personnels de l’école ne sont pas les seuls présents. Caroline Désir, ministre de l’Éducation, a choisi cette école pour effectuer sa rentrée.

Symbolique
" C’était important symboliquement de venir ici, explique-t-elle.Nous avons choisi cette école avec le ministre-Président Pierre-Yves Jeholet (NDLR: lequel a voulu ainsi marquer son soutien à la réforme des rythmes scolaires et aux diverses avancées du Pacte d’excellence)pour mettre la lumière sur l’enseignement spécialisé, dont on ne parle pas suffisamment. Moi-même, avant de devenir ministre, je ne connaissais pas bien cet univers. Or, nous avons la chance d’avoir en Fédération Wallonie-Bruxelles un enseignement spécialisé de grande qualité et des enfants qui y ont leur place, qui évoluent mieux dans cet enseignement."
Cet enseignement est d’ailleurs au centre d’une réforme majeure de cette rentrée, celle de l’intégration.
" Il possède énormément d’expertise, que nous voulons mettre à disposition de l’enseignement ordinaire, poursuit la ministre.Cela suit l’idée qui m’est chère: chaque enfant doit pouvoir trouver la meilleure place qui lui convient. On ne supprime donc pas le spécialisé. Au contraire: on permet à chaque école de faire appel à son expertise afin de mettre en place des protocoles d’aménagement raisonnable et des parcours d’intégration.L’hétérogénéité des classes est d’ailleurs un plus. Chacun tire les autres vers le haut. Par contre, on ne peut abandonner les enseignants, il faut les encadrer."

«Important d’avoir régulièrement ces échanges»
Des visites comme celle-ci, la ministre en réalise pas loin d’une centaine sur une année scolaire.
" C’est très important pour moi d’avoir régulièrement ces échanges avec les enseignants, pour comprendre comment ils reçoivent sur le terrain les réformes, les décisions qu’on prend, nous confie-t-elle au moment de partir vers une deuxième visite d’école pour cette rentrée.C’est par exemple important d’entendre ce qu’ils pensent des nouveaux référentiels du tronc commun, de la formation qu’ils ont reçue."
De ces moments d’échanges, émergent bien sûr des questions, des appréhensions aussi, voire des inquiétudes. Celles-ci sont d’ailleurs nombreuses ce lundi matin. Et légitimes, tant cette rentrée s’annonce historique. Car si ce 29 août 2022 marque le début du nouveau calendrier scolaire, cette date illustre surtout l’entrée en vigueur de toute une série de réformes: intégration, donc, mais aussi accompagnement personnalisé ou encore tronc commun.

Face aux équipes éducatives de l’ école communale Oscar Bossaert de Koekelberg, où la ministre poursuit ses visites de rentrée, celle-ci tient d’ailleurs à rassurer directions en enseignants. " On n’est pas là pour vous mettre la pression. On vous fait confiance. Le Pacte d’excellence, c’est un chemin, l’idée est donc de mettre les écoles en mouvement. Le monde ne s’est pas fait en un jour, on peut avancer progressivement."
Le message passe. Si les visages s’apaisent pour la plupart, certaines inquiétudes restent.
" Les enseignants sont très exigeants d’eux-mêmes", constate la ministre sur le chemin du retour. " Car ils sont très impliqués dans leur profession, c’est tout à leur honneur. Mais c’est pourquoi nous devons souvent leur envoyer ce message, pour diminuer la pression. On leur fait confiance", répète-t-elle.

L’école, acteur de son quartier
La ministre et son équipe s’engouffrent une dernière fois dans leur voiture, direction Saint-Gilles cette fois, et l’ école Léonie La Fontaine.
Sur place, Caroline Désir découvre une école rythmée par une dynamique nouvelle: nouvelle identité, végétalisation des espaces extérieurs, organisation d’ateliers sociolinguistiques (en partenariat avec l’association voisine Hispano Belga) à destination tant des élèves que des parents, etc.
" C’est très important pour des écoles, notamment fondamentales, d’être ouvertes sur leur quartier. C’est d’ailleurs une volonté de la Région bruxelloise au travers de ses contrats écoles. Notamment pour ouvrir leurs cours de récréation à tous les moments n’est pas active. On sait qu’on est ici dans un quartier très dense et il est important de pouvoir utiliser ces espaces publics qui peuvent servir d’espaces de jeu et autres pour les enfants du quartier quand il n’y a pas de jardin ou de cour à la maison."

Les minutes s’égrènent. Dans une classe de cinquième, l’un des élèves interpelle la ministre: " C’est nul de rentrer un 29 août! On a perdu des jours de vacances". L’occasion pour Caroline Désir de réexpliquer les raisons de la réforme: " Ce sont des jours que tu vas récupérer plus tard dans l’année. Ce nouveau calendrier te permettra d’avoir de meilleures périodes de repos et donc de meilleures périodes d’apprentissage. Mais tu n’auras pas moins de jours de congé, je te rassure(rire)".
Morgane, en deuxième année, se montre plus pragmatique: " Bah, moi, je suis déjà partie en vacances chez mamy. Alors je suis contente de revenir plus tôt à l’école pour retrouver mes copines Zyneb et Nicole".Et pour lancer un " coucou" à " la ministre de l’école".
