Les profs doivent-ils revenir à l’école avant le jour de la rentrée scolaire?
Si la prochaine rentrée scolaire se fera le 29 août 2022 pour les élèves, nombreux sont les enseignants qui retrouveront le chemin de l’école avant cela : une réalité contre laquelle la CSC met en garde ses affiliés, au point de créer le malaise dans certains milieux.
Publié le 23-06-2022 à 14h45 - Mis à jour le 23-06-2022 à 14h48
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Parce qu’ils souhaitent redécorer ou réaménager leur local-classe, parce qu’ils veulent être présents pour encadrer les élèves qui passent leur examen de seconde session ou tout simplement parce qu’ils veulent prendre la température avant de se lancer dans le grand bain, nombreux sont les enseignants qui reprennent anticipativement chaque été le chemin de l’école.
Suite à la réforme des rythmes scolaires , la date de rentrée tombera cependant un peu plus rapidement dans le calendrier.
" Cette année, ce sera le 29 août.Mais dans les années à venir, cela pourra se faire plus tôt encore: le 24 ou le 25 , souligne Roland Lahaye (CSC-Enseignement). Cela signifie que ces enseignants devront rentrer le 20 août? "
Rappeler la règle
" Nous voulons profiter du chamboulement que va créer la réforme pour rappeler la législation en la matière , poursuit Roland Lahaye. Rappeler à ceux qui souhaitent revenir plus tôt à l’école les risques que cela comporte. Je pense notamment aux temporaires, dont le contrat de travail s’arrête au 30 juin et qui ne seront donc pas couverts en cas d’accident ou outre ."
Sur base de plusieurs retours issus du terrain, la CSCcraint en outre que des tensions éclatent entre ceux qui acceptent de telles prestations bénévoles et ceux qui les refusent.
C’est pour ces raisons que le syndicat a communiqué récemment vers ses affiliés.

Mettre la pression
Si la démarche apparaît louable, elle a toutefois suscité un certain malaise au sein de plusieurs équipes éducatives. Au point de voir le sujet atterrir mercredi à la tribune parlementaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles .
" Je voudrais d’abord insister sur le fait que je ne remets pas en cause le fait qu’un syndicat rappelle les règles légales à ses affiliés ", précise d’emblée ce jeudi Stéphanie Cortisse (MR), laquelle a interpellé hier la ministre sur le sujet.
Mais suite, là aussi, à des retours de terrain, la députée pointe le ton employé dans la communication syndicale, qui " met la pression sur ces enseignants volontaires ".
" Quand on accepte d’effectuer une prestation bénévole, on contribue à faire monter la pression sur les collègues. Accepter (...) amènera sans nul doute à fustiger ceux qui n’y participeraient pas de leur plein droit ", stipule ainsi l’argumentaire qui accompagne la communication syndicale et dénoncé par la députée.
«Indispensable»
" Personnellement, je pense que la réunion de rentrée est indispensable , juge cet enseignant syndiqué sous le couvert de l’anonymat. Je ne comprends pas la CSC qui veut absolument boycotter... On a toujours fait une réunion de rentrée. Au sein de mes collègues, les avis sont partagés, le nouveau calendrier les perturbe, le changement ça fait peur. Et d’autres pensent comme moi. Je pense que d’ici la rentrée 2023-2024 tout rentrera dans l’ordre ."
" Je ne suis pas forcément pour , nuance pour sa part une autre enseignante. Je n’ai rien contre le principe même si, finalement, j’ai l’impression que tout est déjà très bien organisé dans mon établissement et que ce n’est pas une nécessité. En revanche, je n’adhère pas au timing. Les premiers jours de l’année sont souvent partiels avec les secondes sessions et les rentrées où les élèves quittent à midi ou en tout cas début d’après-midi. Je pense donc qu’il est plus que faisable de faire ces réunions à ce moment et non avant ."
Quoi qu’il en soit, Roland Lahaye rejette toute accusation de vouloir faire ainsi pression. " Car ça va aussi dans l’autre sens: on n’a pas non plus le droit de fustiger ceux qui y participeront ".
D’ailleurs, dans son argumentaire, la CSClance une série de pistes en ce sens, pour, justement, permettre aux écoles de continuer à fonctionner sans nécessairement devoir recourir à des réunions estivales.