Vers un seul et unique réseau d’enseignement officiel?Le débat est relancé
Le CECP a plaidé lors de sa Journée de l’Enseignement du 25 mai 2022 pour la création d’une « coupole de l’enseignement officiel, premier pas vers une réforme plus ambitieuse ». Et vers la constitution un réseau officiel unique ? Explications et réactions.
Publié le 03-06-2022 à 19h20 - Mis à jour le 04-06-2022 à 07h00
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Le secrétaire général du Conseil de l’Enseignement des Communes et des Provinces ( CECP ), Philippe Barzin, préviens: " Mon propos n’est pas de prétendre que nous devons lancer aujourd’hui un chantier pour la création d’un réseau unique qu’il soit officiel ou non confessionnel: ni les organisations ni les mentalités ne sont prêtes à ce jour et il n’est pas question de fragiliser nos organisations, ce qui serait contre-productif, surtout à ce moment de la mise en œuvre des réformes du Pacte ". Dont acte.
Il n’empêche, cette " main tendue " mercredi dernier en direction des autres réseaux lors de la Journée de l’Enseignement du CECP a fait l’effet d’une petite bombe, tant les sujets abordant de près ou de loin la question d’une fusion restent sensibles.
En ce sens, écrire que l’on reste aujourd’hui loin d’une telle révolution relève de l’euphémisme. Toutefois, la brèche ainsi ouverte par l’un des trois réseaux officiels en Fédération Wallonie-Bruxelles a le mérite de dépoussiérer le débat.
" Ma conviction est qu’il ne devrait y avoir qu’un seul réseau pour l’officiel , souffle Philippe Barzin. Il est étonnant, voire non raisonnable d’avoir des réseaux différents et des organismes démultipliés ."
Mais le secrétaire général insiste: " Ce n’est pas le moment de mettre ça en place. Ni les cultures, ni les gouvernances des réseaux concernés n’y sont prêtes à ce jour. "

Pluralité
Du côté des autres réseaux relevant de l’officiel, la sortie du CECP surprend. Même si elle ne change pas fondamentalement la donne: " Nous n’avons pas attendu cette main tendue pour mettre en place des synergies avec le CECP, qui est notre fédération sœur ", réagit Sébastien Schetgen, administrateur délégué du Conseil des Pouvoirs organisateurs de l’Enseignement officiel neutre subventionné ( CPEONS ).
Nous n’avons pas attendu cette main tendue pour mettre en place des synergies.
S’il se montre également favorable à la poursuite de " collaborations renforcées " entre réseaux sur certains points, Sébastien Schetgen se dit " pas du tout en faveur de la création d’une coupole qui aurait un certain nombre de compétences à gérer pour l’ensemble des réseaux. Il existe déjà des structures officielles et reconnues par la ministre en ce sens. "De plus, rappelle-t-il, " les matières gérées par le CPEONS sont plus larges que celles du CECP ", évoquant notamment l’enseignement de promotion social et le supérieur. " La pluralité des réseaux est aussi une richesse de notre enseignement ", ajoute-t-il.
La pluralité des réseaux est aussi une richesse de notre enseignement.
Défendre l’officiel
Chez Wallonie-Bruxelles Enseignement ( WBE ), le réseau officiel organisé par la Fédération, " la position affichée ces derniers mois n’a pas changé ", nous dit-on. " Je ne plaide pas du tout dans le sens d’un réseau unique mais, vraiment, sur des sujets non polémiques, où le bien des élèves et des enseignants est en jeu, on devrait davantage travailler ensemble ", avait ainsi déclaré l’administrateur général Julien Nicaise, dans les colonnes duSoir en septembre dernier.
Philippe Barzin insiste: " Dire qu’il faut des synergies, c’est léger, ça existe déjà ". D’où l’idée d’aller un cran plus loin. " Cela prendra peut-être dix ans pour y arriver. Mais mieux vaut anticiper que subir. Or, c’est ce qui se passera si l’on ne fait rien dès maintenant, ne serait-ce que d’un point de vue économique et financier. C’est une manière aussi de défendre l’officiel et les valeurs que nous partageons ".
Mieux vaut anticiper que subir. C’est une manière aussi de défendre l’officiel et les valeurs que nous partageons.
On l’a compris: si les trois réseaux officiels ne cachent pas leur intérêt pour un dialogue renforcé sur certaines matières, l’heure semble toutefois trop précoce pour évoquer un plus grand rapprochement encore avec cette " harmonisation des réseaux officiels ", comme le confirme Philippe Barzin. Ou ce réseau unique consacrant l’impartialité désormais défendu par Les Engagés .