Redoublement: un surcoût d’environ 400 millions d’euros pour la FWB

Que l’on ne s’y trompe pas, si la problématique du retard scolaire représente avant tout un enjeu de bien-être majeur pour les enfants et jeunes qui en sont affectés, elle représente aussi un véritable gouffre financier pour la Fédération dont les finances sont exsangues.

Car, on l’oublie souvent, mais un élève qui fréquente l’enseignement en Belgique francophone et qui affiche 18 ans ou plus draine un certain coût pour la Fédération, sans lui rapporter un euro!

En effet, la loi de financement prévoit que les Communautés reçoivent du fédéral leur financement en fonction du nombre d’élèves âgés de 6 à 17 ans régulièrement inscrits au sein de leurs écoles. Il s’agit de ce que, dans le jargon, on nomme "la clé élève".

Celle-ci ne prend donc pas en considération tous les élèves plus jeunes ou plus âgés. Pourtant? la Fédération doit bel et bien encadrer ses élèves également, payé le salaire de leurs enseignants, etc.

Le coût du redoublement

L’administration générale de l’enseignement (AGE) a calculé que, en 2020, les dépenses annuelles globales de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles s’élevaient à 8 448 millions d’euros. Le poste budgétaire le plus important concerne les traitements des personnels de l’enseignement (82,2% des dépenses annuelles globales pour un total supérieur à 6 milliards d’euros).

Cela place la Fédération Wallonie-Bruxelles parmi les institutions plus dépensières en matière d’enseignement: dans l’ordinaire, le coût annuel moyen par élève s’élève à 4 135 euros par élèves fréquentant l’enseignement maternel, 4 725 euros par élèves du primaire, 7 798 euros par élèves du secondaire; dans le spécialisé, chaque élève coûte en moyenne 18 170 euros à la Fédération.

Le redoublement entraîne ainsi une perte financière importante pour la Fédération. En 2020, celle-ci était évaluée par l’AGE à 43 millions d’euros dans le primaire et 344,5 millions d’euros dans le secondaire de plein exercice.

Or, si le redoublement est le premier facteur de retard scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’est pas le seul.