Le Covid a affecté les apprentissages chez un élève sur deux en primaire
S’il ne fait aucun doute que la crise du Covid et les mesures arrêtées pour endiguer la propagation du virus auront un impact sur les apprentissages des élèves, une enquête de Camille apporte des premiers constats chiffrés quant aux difficultés rencontrées par les enfants scolarisés dans l’enseignement primaire en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Publié le 09-02-2022 à 15h35
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Camille, la Caisse d’allocations familiales de l’UCM, s’est penchée sur l’impact généré par la crise du Covid chez les jeunes (6-12 ans) écoliers wallons, au travers d’un questionnaire auquel 2 785 familles ont répondu.
De cette enquête menée la semaine dernière, il ressort que près d’un enfant sur deux (43%) a pu observer depuis le début de la crise une baisse de ses résultats scolaires. Dans le même temps, plus d’un parent sur deux (55%) a constaté une augmentation des difficultés scolaires chez leur enfant.
À multiples vitesses
Le retard scolaire accumulé ces deux dernières années en raison de la crise se fait en effet de plus en plus important. En tous les cas, il apparaît de plus en plus fortement ressenti comme tel par les premiers concernés.
Fermeture de classes, mises en quarantaine, enseignement à distance: les mesures arrêtées dans le but de venir à bout de la crise ont, certes, permis de maintenir les écoles ouvertes le plus longtemps possible en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais elles ont aussi complexifié le maillage scolaire, créant au final un enseignement à multiples vitesses selon que l’école, la classe, voire l’individu lui-même – enfant, professeur ou parent – soit touché plus ou moins fortement par le virus.
La fermeture des classes est ainsi pointée par près de huit répondants sur dix (79%) comme l’un des facteurs explicatifs d’un apprentissage moins efficace reçu ces derniers mois et, par effet de cascade, d’une baisse des résultats. Deux répondants sur trois (65%) estiment également que cette réalité est consécutive à une perte de motivation observée chez les enfants.
Tendance à la baisse
Ce que l'enquête de Camille révèle également, c'est que " plus l'enfant avance en âge, plus les parents constatent une diminution des résultats ": alors qu'ils ne sont qu'un sur trois (37%) à l'âge de 6 ans, plus d'un enfant sur deux (55%) connaît une diminution de ses résultats en fin de cycle primaire.
Si l’on compare les taux d’obtention du Certificat d’études de base (CEB) avant et depuis le début de la crise, les chiffres officiels ne montrent pas – encore? – de véritable chute entre 2019 et 2021, mais ils indiquent néanmoins une tendance à la baisse.
Ainsi, d’un taux de réussite de 90,46% enregistré en juin 2019, on est passé à 88,32% de réussite au CEB en juin 2021 (-2,14%). Pour trouver trace d’un moins bon taux, il faut remonter à 2017 (85,50%), tandis que la moyenne sur les 10 dernières années précédant la crise (2010-2019) est de 91,45% de réussite.
S’il est encore trop tôt pour affirmer que cette tendance à la baisse observée en juin 2021 est l’une des conséquences directes de la crise, l’on peut tout de même déjà percevoir là un signe concret d’une baisse des apprentissages acquis par les élèves en fin de cycle primaire.
Et si le taux d’obtention du CEB en juin 2020 atteignait par contre 96,20%, on rappellera que les épreuves de fin d’année avaient été supprimées par le ministère, les écoles n’ayant alors pas encore eu le temps de s’adapter aux réalités de la crise.