Inondations: reconstruire pour "nous protéger et réagir face aux vulnérabilités environnementales"
Entendue ce vendredi en commission d’enquête sur les inondations, la ministre wallonne de l’Environnement a plaidé pour une reconstruction qui permettra de mieux réagir aux vulnérabilités environnementales. La question de la reconstruction des berges, notamment, sera centrale.
Publié le 28-01-2022 à 14h54
:format(jpg):focal(544.5x371.5:554.5x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/W534HJRKL5EMHDVGQ5BDVVLNXM.jpg)
Après son collègue Philippe Henry la semaine dernière, c’est la ministre Céline Tellier qui a été auditionnée ce vendredi par la commission d’enquête parlementaire wallonne sur les inondations de juillet 2021.
La ministre en charge de l’Environnement a évoqué les mesures qu’elle a prises à la suite de ces journées cataclysmiques et celles qu’il faudra encore prendre dans les mois et années à venir. Notamment pour reconstruire et se protéger face à de tels événements climatiques qui pourraient bien se reproduire.
Dans ce cadre, la question des berges des cours d'eau est évidemment centrale. Un scénario de reconstruction, surtout dans le bassin-versant de la Vesdre, est en cours d'élaboration. Dans l'optique d'une "reconstruction résiliente", le gouvernement wallon a d'ailleurs prévu près de 450 millions d'euros.
"Nous devons faire des études hydraulique et hydrologique afin d'analyser comment les cours d'eau ont évolué suite à ces inondations et voire ensuite comment reconstruire", a indiqué la ministre écolo. À certains endroits les berges pourraient être reconstruites à l'identique, tandis qu'à d'autres il faudra parfois des "aménagements différenciés". Céline Tellier évoque là des rehaussements de berges mais aussi des aménagements en amont qui, dans des zones sécurisées, permettraient l'étalement de l'eau lors de crues.
Berges privées: qui va payer?
Sur cette question des berges, le député Julien Liradelfo (PTB) soulevait deux craintes chez les sinistrés: les berges, ou ce qu’il en reste à certains endroits, pourront-elles encore les protéger si des inondations survenaient à nouveau; pour les portions privées de certains cours d’eau, certains propriétaires craignent de ne pouvoir assumer financièrement une reconstruction.
Pour ce qui est de la sécurisation, que ce soit en zones publiques ou privées, elle est déjà en cours et sera payée à 100% par la Région, a expliqué la ministre Tellier. C'est la priorité et "la reconstruction résiliente viendra après et sera aussi coordonnée par la Région". Y compris donc, sur les portions privées et publiques (qui dépendent des Provinces et des communes).
Pour ce qui est du coût de cette reconstruction, à ce stade le budget wallon prévoit une intervention à 50% pour les berges privées et provinciales. Pour les portions communales, l’intervention sera modulée selon les mêmes catégorisations d’intervention de la Région pour les autres problématiques (NDLR: les communes plus ou moins sinistrées ont été classées par catégories).
La ministre Tellier s’est dit consciente de l’angoisse des sinistrés qui devraient débourser des sommes importantes pour la reconstruction des berges alors que, parfois, ils ont déjà tout perdu.
La Région pourrait-elle dès lors aller plus loin? Des études sont en cours avec le commissariat à la reconstruction pour voir si ce scénario est tenable. "Après, ce sera une décision de gouvernement."
Mais, pour les berges comme pour le reste, la ministre insiste aussi pour que les décisions et leur timing ne soient pas dictés par l'émotion suscitée par les inondations. Si la sécurisation est prioritaire et urgente, dit-elle, il faut aussi prendre le temps de tirer les leçons de cette crise. "Pour développer au sein de la société et dans l'administration une culture du risque qui ne soit pas tétanisante, mais qui nous pousse à construire un avenir où nous pourrons davantage nous protéger et réagir face aux vulnérabilités environnementales auxquelles nous sommes et serons encore longtemps exposés."
Notre dossier Intempéries 2021
Dossiers