Le délicat équilibre entre la santé et les apprentissages
Face à la détérioration rapide de la situation dans les écoles, les ministres de l’Éducation ont réclamé d’être entendus par leurs homologues de la Santé.
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Publié le 26-01-2022 à 06h00
On ne compte plus les écoles à moitié vides ni les classes totalement fermées. À l’instar du reste de la société, les établissements scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont aujourd’hui touchés de plein fouet par le variant Omicron du virus, au point de menacer désormais l’organisation de nos écoles, et ce, à peine plus de deux semaines après la rentrée de janvier.
"La situation s'est rapidement détériorée et je m'attends à ce que les chiffres se détériorent encore", a commenté hier en commission du Parlement de la FWB la ministre Caroline Désir.
Mesures changeantes… et obsolètes
Il est vrai que, outre le nombre de nouveaux cas de contamination qui grimpe en flèche, ce sont plus que jamais les mesures arrêtées dans le but de freiner – vainement jusqu’ici – ce variant au sein des écoles qui posent aujourd’hui question. D’autant que, depuis la rentrée de janvier, elles ne cessent de changer.
Prônant pour "des mesures adaptées aux caractéristiques des variants", tout en soulignant ne pas vouloir minimiser "les risques au niveau de la santé" pour des enseignants particulièrement exposés, Caroline Désir a rappelé que ces mesures, même s'il s'agit de celles spécifiquement appliquées aux écoles, n'étaient pas de son ressort, mais plutôt "de celui des ministres de la Santé".
Siégeant au sein de la Conférence interministérielle (CIM) de Santé publique en qualité de ministre communautaire chargée de la médecine scolaire, Bénédicte Linard a de son côté justifié les changements de mesures: "En raison de l'augmentation générale des contaminations dues à Omicron, les mesures de dépistage, de quarantaine et d'isolement ont dû être ajustées pour ne pas submerger les centres de test, les laboratoires d'analyse, les premières lignes de soins et les tracings régionaux."
«Tenter d’équilibrer les intérêts»
Revenant par ailleurs sur les mesures en vigueur telles que décrétées par la CIM sur base "des avis du Risk Management Group et du Commissariat Corona", et en concertation avec les ministres fonctionnels pour ce qui concerne les règles appliquées spécifiquement aux écoles, la ministre Linard a souligné que celles-ci avaient été prises " pour tenter d'équilibrer les intérêts sanitaires et ceux des enfants" de sorte à permettre à ces derniers "de continuer le plus possible leurs apprentissages".
Pour rappel, dans le secondaire, un élève est soumis aux règles de quarantaine définies par son statut vaccinal.
Dans le fondamental, c'est le statut vaccinal des parents qui détermine les règles de quarantaine que l'enfant doit observer. La possibilité de sortir de quarantaine pour se rendre à l'école, dans un premier temps annoncée par la CIM du 5 janvier, a été modifiée " au vu des arguments épidémiologiques et des difficultés de mise en œuvre. "
Nouvelles mesures en vue pour les écoles?
Lundi, le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, a cette fois lui-même plaidé pour " un ajustement temporaire de la politique de quarantaine dans l'enseignement obligatoire pendant cette phase de forte circulation du virus". Sur la table de la CIM réunie ce mercredi, figure ainsi la proposition de suspension la procédure de fermeture automatique de classes ("emergency brake") et celle d'autoriser finalement les enfants à sortir de leur quarantaine pour se rendre à l'école.
La ministre Désir, qui a demandé avec ses homologues néerlandophone et germanophone de prendre part à cette CIM, a annoncé vouloir faire entendre ainsi les griefs remontés depuis le terrain concernant "les protocoles de gestion des cas ", ainsi que "l'impact durable dans les retards" et " les ruptures" observées par les directions au niveau des apprentissages.
Bénédicte Linard a conclu pour sa part en se disant "attentive aux demandes d'assouplissement", justifiant que "c'est une mesure d'équilibre qu'il nous faut trouver".
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