Inondations: Les pratiques ont évolué, des plans sont prêts
Depuis juillet le SPW a déjà revu ses pratiques pour être plus efficace si une telle catastrophe se profilait. Mais il reste encore beaucoup à faire, admet le directeur général du SPW Mobilité et Infrastructures.
Publié le 14-01-2022 à 18h39
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C'est la seconde fois que le directeur général du SPW Mobilité et Infrastructures (SPW MI) se présentait devant la commission d'enquête sur les inondations. Ce vendredi, Étienne Willame a redit aux parlementaires wallons les éléments clés qu'il avait exposés début octobre. À savoir que la Wallonie a été confrontée à un épisode météorologique "exceptionnel et d'une extrême violence" mais que la réaction de ses services au travers des procédures prévues avait fonctionné, même si "juguler la nature est impossible".
Tout système est évidemment perfectible avait-il dit à l’époque. Et c’est sur ce point qu’il a insisté lors de ce nouveau passage en commission.
"Nos pratiques ont évolué, notamment en fonction d'éléments saillants qui émergent de votre commission, des pistes stratégiques sont suivies et des plans d'actions concrets sont prêts", a-t-il exposé.
Parmi les "faits saillants" qui ont déjà donné lieu à des modifications de pratiques au sein du SPW MI, Étienne Willame pointe notamment "des rapports plus nourris avec l'IRM".
Les auditions de la commission ont en effet permis de constater que les prévisionnistes météo et les agents du SPW n'échangeaient sans doute pas assez sur le contenu des prévisions et ne parlaient pas forcément le même langage technique. Autrement dit, les alertes de l'IRM n'étaient pas toujours traduisibles en termes d'impact sur le terrain, là où les agents wallons doivent intervenir. À ce sujet, Étienne Willame reconnaît que ses services ont encore besoin de "modélisations plus spécifiques", à l'échelle de bassins versants et des barrages réservoirs, afin d'être plus précis sur les prévisions de crues et leur localisation plus fine.
Faut-il aller plus loin en intégrant directement des compétences météorologiques au sein des services wallons? Non, estime le patron du SPW MI. Par contre, travailler avec des universitaires pourrait être bénéfique "dans l'optique d'embarquer toutes les expertises dans une dynamique commune".
Concernant les alertes et pré-alertes inondations envoyées ces dernières semaines, certains parlementaires relevaient aussi que la qualité des messages quant à leur compréhension s'est améliorée. Mais François Bellot (MR) relevait aussi qu'elles ont été nombreuses. Et même trop. "Or, trop d'alertes tuent l'alerte ", dit-il en évoquant l'anxiété que cela suscite au sein de la population et chez les bourgmestres. Avec le risque que, lorsque la vraie alerte surviendra, elle n'aura plus l'impact voulu. Sans compter que la traduction de l'impact potentiel sur le terrain n'est toujours pas au rendez-vous.
Étienne Willame l'admet. Là aussi, plutôt que de répercuter automatiquement les avertissements de l'IRM, "il faudra mieux positionner le curseur de l'analyse et voir ce qu'on fait avec cette analyse". Cela passera notamment par l'unification des données hydrologiques en temps réel, l'amélioration de la précision des modélisations, la formation et l'intégration d'outils européens (le fameux système Efas qui avait mieux prévu les inondations mais n'a pas pu être "lu" par les acteurs de terrains), etc. L'objectif étant d'avoir "des avertissements et des alertes signifiants et dans le bon timing". Celui qui aurait peut-être permis d'amortir le choc de la catastrophe climatique de juillet.