Un nouveau Paysage pour le supérieur: "Cette réforme poursuit deux objectifs"
Moins de dix ans après l’introduction du décret Paysage, les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont adopté, ce mercredi en séance plénière, la proposition de réforme de ce décret, portée par la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny.
Publié le 01-12-2021 à 20h35
:focal(368x254:378x244)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/U7SZK3PYAJAW3LLHYAHN5OQAUU.jpg)
Entré en vigueur lors de la rentrée académique de septembre 2014, le décret Paysage avait bouleversé l'enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, faisant passé celui-ci "d'un système d'années d'étude à un système d'accumulation de crédits", rappelle Valérie Glatigny.
Si la ministre de l'Enseignement supérieur reconnait un certain nombre d'avancées au décret existant, elle souligne également les difficultés suscitées par ce changement de paradigme: "Depuis le début de mon mandat, je suis interpellée par des étudiants qui ne savent parfois plus s'ils se trouvent sur une trajectoire de réussite, en raison du manque de balises claires le long de leur parcours d'études." De quoi engendrer notamment une hausse du taux d'abandons en cours de cursus: " Trop d'étudiants quittent l'enseignement supérieur sans diplôme alors qu'ils y ont parfois accompli plusieurs années", observe ainsi la ministre.
Trop d’étudiants quittent l’enseignement supérieur sans diplôme, alors qu’ils y ont parfois accompli plusieurs années d’études.
Partant de ces constats, Valérie Glatigny a donc soumis au vote parlementaire un nouveau texte, fruit d'une large et longue concertation, et appelé à corriger certaines dispositions du précédent décret. " Pour aider les étudiants à réussir plus rapidement les premiers crédits de leur parcours", précise-t-elle, et leur permettre ainsi "d'éviter de reporter les difficultés en trainant des crédits ou de surcharger leur programme avec de trop nombreux crédits anticipés".
Le texte approuvé ce mercredi au Parlement instaure dès lors des délais resserrés et une série de balises ayant pour objectif de mieux encadrer l’étudiant tout au long de son cursus (lire ci-contre).
Des aides à la réussite et lutter contre la précarité
Dans les rangs de la majorité, Martin Casier (PS) a rappelé lors du vote des députés le caractère "absolument majeur" de cette réforme, laquelle doit avant tout "renforcer les politiques d'aide aux étudiants, ainsi que les mesures de lutte contre la précarité des étudiants", pour que ceux-ci "puissent se concentrer à 100% à leurs études".
C'est pourquoi le texte vise par ailleurs à renforcer les aides à la réussite, via une augmentation de moyens (6 millions€ supplémentaires pour un total annuel de 89 millions) et un monitoring, "de sorte que l'on puisse s'assurer que les étudiants qui en ont le plus besoin puissent effectivement bénéficier de ces aides.", reprend la ministre.
Cette réforme poursuit en deux objectifs, l’excellence mais aussi l’égalité des chances.
Rejetant les arguments de "réforme élitiste" balancés depuis les bancs de l'opposition, Valérie Glatigny appuie: "Cette réforme poursuit en réalité deux objectifs, à savoir d'une part l'excellence mais aussi l'égalité des chances d'autre part. Les études statistiques nous le montrent, l'allongement des études pénalise les plus fragiles. Le but est donc de pouvoir détecter le plus rapidement possible les difficultés, de permettre aux étudiants de se raccrocher plus rapidement à notre enseignement supérieur à travers ces aides à la réussite et, en définitive, à accélérer la diplomation des étudiants, tout en prévoyant aussi une série de mesures de souplesse."
En résumé, à travers ce nouveau décret Paysage, Valérie Glatigny entend apporter davantage de structures encadrant le parcours individuel des étudiants, des conditions de finançabilité plus claires et des aides à la réussite plus importantes et mieux ciblées.