Les soins psychologiques plus abordables
Les consultations psychologiques seront à l’avenir plus accessibles. Mais il faudra encore un peu patienter, explique l’UPPCF.
François-Xavier Giot- Publié le 30-08-2021 à 06h00
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Dépression, alcoolisme, troubles du sommeil, anxiété: la crise sanitaire a eu de graves conséquences sur la santé psychologique de la population. Pour y répondre, des moyens supplémentaires ont été dégagés suite à un accord intervenu fin juillet entre l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami), le SPF Santé publique et le secteur de la Santé mentale.
Cet accord entre théoriquement en application ce mercredi 1er septembre. Mais dans les faits, le patient devra encore attendre un peu pour en bénéficier, explique Quentin Vassart, président de l’Union professionnelle des psychologues cliniciens francophones & germanophones (UPPCF).
«Potentiellement, ce changement pourrait s'adresser à tout le monde. Il n'y a pas de groupe cible particulier, pas de différenciation d'âge ou de référencement à une pathologie, détaille le psychologue. Mais dans les faits, il ne s'agit jamais que d'un budget complémentaire qu'il faudra répartir sur les 32 réseaux de santé mentale du pays. Ce sera donc assez limité.»
Concrètement, l’accord prévoit qu’à partir du 1er septembre, chacun pourra bénéficier d’une consultation psychologique à prix abordable, à raison de 11 euros par séance (4 euros pour les bénéficiaires de l’intervention majorée) et ce, jusqu’à 20 séances par an.
La réforme distingue, d’une part, les soins psychologiques de première ligne (de courte durée) et, d’autre part, les soins psychologiques spécialisés (de plus longue durée).
Dans le premier cas, les patients adultes (de plus de 15 ans) pourront être remboursés d’un maximum annuel de huit séances individuelles ou de cinq thérapies de groupe.
Pour les enfants et adolescents (moins de 23 ans), ce sera respectivement dix ou huit séances. En ce qui concerne les soins psychologiques spécialisés, tant les enfants que les adultes ont droit à un maximum de 20 séances individuelles remboursées.
Pour les séances de groupe, l’accord prévoit un maximum de 12 remboursements pour les adultes et 15 pour les enfants.
Certains patients ont reporté leurs soins
Ces soins psychologiques seront coordonnés sur l’ensemble du pays grâce à une convention conclue entre l’Inami et les trente-deux réseaux locaux de santé mentale.
«Mais les réseaux n'ont pas encore signé la convention, prévient Quentin Vassart, à l'adresse du grand public. Suite à l'effet d'annonce, certains patients ont commencé à reporter leurs soins.»
Autre bémol, si le montant consacré à cette mesure est pratiquement quadruplé (de 39 à 152 millions), il ne permettra pas de répondre aux besoins.
«C'est une avancée, reconnaît le président de l'UPPCE, mais elle est insuffisante. Même s'il y a une prise de conscience de la dégradation de la santé mentale en raison de la crise sanitaire.»
Enfin, et c'est à souligner, ce changement offre une «accessibilité directe aux psychologues. Il n'y a plus de passage par une prescription, indique Quentin Vassart. Il ne faut pas être diagnostiqué dépressif au préalable. Ça facilite l'accès aux soins.»