Agences de voyage: le ciel s’éclaircit mais le flou persiste
Le déconfinement a donné l’envie à la clientèle de pousser à nouveau la porte des agences de voyages. Mais les conditions d’organisation restent floues.
Publié le 10-06-2021 à 07h00
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La promesse d’un plan été lors du Codeco du 19 avril avait déjà chassé quelques nuages noirs du ciel des voyagistes. Annoncées le 4 juin, une certaine harmonisation des mesures liées aux voyages (du moins au niveau de l’Union européenne) et la promesse d’un certificat sanitaire européen pour voyager plus facilement dès juillet l’ont encore plus éclairci.
Pour autant, si les agences de voyages recommencent à enregistrer le retour en nombre de la clientèle, tout n’est pas rose pour autant. D’autant que les 36% de réservations qui se font habituellement durant le 1er trimestre sont définitivement perdues.
Et puis, surtout, dans le cas présent le ciel qui s’éclaircit sur les possibilités de voyages n’a pas toujours apporté des réponses plus nettes quant à leur organisation. Et on ne parle même pas des vacances hors Union européenne où les restrictions, les mesures contraignantes ou les nombreuses questions en suspens ont amené la plupart des vacanciers à renoncer à une destination plus lointaine pour cet été.
Mais tout n'est pas si simple encore pour l'Europe non plus. «Le pass sanitaire c'est une chose. Mais si les pays restent libres d'instaurer des conditions plus strictes ça ne change rien pour nous», déplore ainsi Faustine, de l'agence Voyages Copine à Namur. Dernier exemple en date: l'Espagne qui demande désormais un test non plus 72 heures avant le départ, mais 48 heures… Un changement acté samedi mais qui n'était renseigné sur le site Diplomacy Belgium que le lundi après-midi. «On doit donc passer notre temps à surveiller ce genre de changements et à recontacter nos clients», déplore la jeune femme.
Si le secteur des voyages était en attente de décisions claires et les a obtenues le 4 juin «la situation est encore compliquée et restera sans doute compliquée tout l'été», pense Anne-Sophie Snyers. «On a un cadre, ok. On aura un pass sanitaire européen, ok. Mais quelle sera la marge de manœuvre de chaque pays concernant les tests PCR, antigéniques, l'âge minimum pour devoir faire un test, etc.?, dit la secrétaire générale de l'Union Professionnelle des Agences de Voyages (UPAV). On croit que tout est beau, mais on va être obligé de suivre chaque dossier de près.»
Sans compter que tout ce méli-mélo et ces inconnues rebutent certains candidats aux voyages. «On constate notamment que chez les personnes âgées qui veulent partir en juin, devoir utiliser un smartphone pour présenter un certificat sanitaire via un QR code est un frein. Alors, certains renoncent», explique Faustine, de l'agence Copine. «On aurait dû avancer les mesures harmonisées à la date du 15 juin, car nous avons beaucoup de demandes, ajoute sa collègue Sabrina. Car maintenant, ça change tout le temps et les gens ne savent plus quoi croire. Nous-mêmes parfois on n'est pas sûres…»
Cette complexité et ces incertitudes pour organiser son voyage ont toutefois une conséquence positive, , indique Anne-Sophie Snyers. «Elle a amené dans les agences des personnes qui, habituellement, organisaient eux-mêmes leur séjour ou réservaient via internet.»
Touring a mené une enquête – réalisée le mois dernier – auprès de 1000 personnes concernant la façon dont ils appréhendaient les prochaines vacances d’été. En résumé, l’envie est là mais les questions restent nombreuses à la veille de faire ses valises.
Partir ou rester? À ce stade, seulement 31% des sondés avaient déjà réservé leur voyage. Ils étaient le double l’an dernier à la même époque. L’envie est pourtant là puisque 65% aimeraient partir à l’étranger. Mais entre vouloir et pouvoir… 45% prendront leurs vacances au pays et près de 20% resteront tout simplement chez eux. Une proportion qui monte à 37% chez les personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner ou qui sont encore indécises.
Septembre plutôt que juin En toute logique, les familles avec enfants continuent à opter pour les mois d’été. Juillet (46%) reste le mois le plus prisé, mais septembre (39%) devient pratiquement aussi populaire que la haute saison, au détriment de juin (17%). Là aussi le Covid en est la raison: pour éviter le risque de devoir consacrer des jours de congé pour une quarantaine lors de leur retour, ils attendent de voir quelles seront l’évolution du virus et l’accessibilité de la destination. À la question de savoir si la planification de la vaccination influence les projets de vacances, les avis sont partagés: 50% pensent que non, 44% estiment que oui. Par contre, le coronavirus devient le principal motif de préoccupation au moment de boucler la valise puisque 35% craignent de le contracter pendant leurs vacances.
Moins loin et en voiture La destination la plus populaire cette année reste donc la Belgique (45%), suivie de près par la France (40%). Les destinations lointaines et exotiques occupent le bas du classement. Là aussi il faut surtout y voir les contraintes liées au Covid. Tout comme le choix du moyen de transport puisqu'avec seulement 32% des vacanciers qui annoncent vouloir prendre l'avion, c'est deux fois moins qu'avant la pandémie. L'utilisation du train, du mobilhome et… du vélo est aussi en légère augmentation.
Des projets de voyages sous effet Covid-19
Le baromètre de Touring montre clairement que ces vacances d’été seront encore fortement influencées par le Covid.
Touring a mené une enquête – réalisée le mois dernier – auprès de 1000 personnes concernant la façon dont ils appréhendaient les prochaines vacances d’été. En résumé, l’envie est là mais les questions restent nombreuses à la veille de faire ses valises.
Partir ou rester? À ce stade, seulement 31% des sondés avaient déjà réservé leur voyage. Ils étaient le double l’an dernier à la même époque. L’envie est pourtant là puisque 65% aimeraient partir à l’étranger. Mais entre vouloir et pouvoir… 45% prendront leurs vacances au pays et près de 20% resteront tout simplement chez eux. Une proportion qui monte à 37% chez les personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner ou qui sont encore indécises.
Septembre plutôt que juin En toute logique, les familles avec enfants continuent à opter pour les mois d’été. Juillet (46%) reste le mois le plus prisé, mais septembre (39%) devient pratiquement aussi populaire que la haute saison, au détriment de juin (17%). Là aussi le Covid en est la raison: pour éviter le risque de devoir consacrer des jours de congé pour une quarantaine lors de leur retour, ils attendent de voir quelles seront l’évolution du virus et l’accessibilité de la destination. À la question de savoir si la planification de la vaccination influence les projets de vacances, les avis sont partagés: 50% pensent que non, 44% estiment que oui. Par contre, le coronavirus devient le principal motif de préoccupation au moment de boucler la valise puisque 35% craignent de le contracter pendant leurs vacances.
Moins loin et en voiture La destination la plus populaire cette année reste donc la Belgique (45%), suivie de près par la France (40%). Les destinations lointaines et exotiques occupent le bas du classement. Là aussi il faut surtout y voir les contraintes liées au Covid. Tout comme le choix du moyen de transport puisqu'avec seulement 32% des vacanciers qui annoncent vouloir prendre l'avion, c'est deux fois moins qu'avant la pandémie. L'utilisation du train, du mobilhome et… du vélo est aussi en légère augmentation.