La mobilité pour les jeunes : ce n’est pas un luxe mais une opportunité
Deux sociologues ont étudié l’impact des programmes d’échange ou de volontariat sur les jeunes francophones.
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- Publié le 27-05-2021 à 07h00
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La mobilité, ce n'est pas un luxe. Surtout pour les jeunes les plus pauvres. C'est un résumé un peu à l'emporte-pièce, mais il illustre bien le cœur des résultats de l'étude menée sur 50 jeunes Belges francophones passés par les différents programmes d'échange ou de volontariat du Bureau International Jeunesse.
Pendant une année, Margot Achard et Geoffrey Pleyers, sociologues de l'UCLouvain ont écouté ces jeunes, individuellement et en groupe pour analyser leur motivation, ce qu'ils ont retiré de leur expérience de mobilité et les difficultés qu'ils ont pu rencontrer. Bref, l'impact qu'a eu cette mobilité sur la vie de ces jeunes, dont la moitié d'entre eux sont identifiés comme "ayant moins d'opportunité": difficultés financières, milieu social à difficulté, en décrochage scolaire,….
«Il était important de mener une démarche proactive pour nous permettre d'intégrer non seulement les étudiants, les jeunes plus naturellement attirés vers les programmes internationaux, mais aussi de toucher des jeunes d'autres publics, des jeunes qui ont moins accès à ces programmes et répondent moins aux enquêtes parce qu'ils se sentent moins concernés», indique Margot Achard.
Bilan? L’expérience de ces jeunes à mobilité a été largement positive sur plusieurs plans: développement personnel et savoir être, éveil à la citoyenneté et à l’interculturalité, complémentarité avec l’apprentissage scolaire, acquisitions de compétences pour aborder le marché du travail.
C’est là des acquis pour tous mais qui n’auraient pas forcément été à la portée des jeunes “ayant moins d’opportunités” sans cette expérience de mobilité.
Les deux sociologues insistent donc sur la «nécessité d'une approche différenciée et spécifique pour inclure également les jeunes avec moins d'opportunités». Cela passe, disent les chercheurs de l'UCLouvain, par une communication différenciée, une collaboration avec des partenaires locaux et organismes de jeunesse comme les Compagnons bâtisseurs ou les Maisons de Jeunes et un accompagnement renforcé depuis le montage du dossier jusqu'à la prise de conscience des compétences acquises.
Pour le Bureau International Jeunesse, qui a commandé l’étude, ces conclusions nourriront certainement le travail d’accompagnement des jeunes souhaitant vivre une expérience de mobilité. À l’heure où l’Union européenne vient d’allouer près de 30 milliards d’euros à ses programmes phares Erasmus + et le Corps européen de Solidarité pour la période 2021-2027.