Feu vert pour la reprise en Wallonie
Emploi, exportations, investissements: la reprise économique s’amorce enfin en Wallonie… mais sous perfusion.
Publié le 28-04-2021 à 17h19
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Une amorce de reprise économique se dessine en Wallonie, même si la région reste encore sous perfusion. Dans son dernier rapport conjoncturel dévoilé hier, l’Union wallonne des entreprises se veut rassurante, mais sans angélisme: la relance de l’activité s’esquisse en Wallonie comme ailleurs dans le monde. Un bon point, certes... mais on est encore très loin des performances d’avant-crise.
1.Contexte international plus favorable
«L'économie mondiale semble sortir de sa récession la plus profonde depuis la Seconde guerre mondiale», avance Pierre Elias, économiste à l'UWE. L'industrie et le commerce ont retrouvé des couleurs, tandis que le secteur des services reste sous pression.
Les résultats sont néanmoins très variables, selon les pays. Ainsi, la situation européenne s'avère moins réjouissante que celle des États-Unis ou de la Chine, qui dépasseront leur niveau d'avant-crise avant la fin de l'année. Alors que les premiers effets du plan de relance XXL des États-Unis sont déjà visibles, le plan européen tarde à se mettre en place en raison de la lourdeur de son processus. Le rythme de vaccination est également moins soutenu chez nous «et risque de brider la reprise économique sur la première moitié de l'année». L'économie belge – et donc wallonne – s'inscrit dans cette logique européenne. Il faudra attendre l'été pour retrouver un réel dynamisme économique.
2.Une activité plus stable
L'Union wallonne a sondé les chefs d'entreprise sur plusieurs indicateurs, dont l'évolution de leur activité, dans les six prochains mois. Les perspectives sont clairement moins sombres qu'il y a quelques mois. «Cela dit, on ne peut pas non plus parler d'optimisme démesuré : 50% des sondés tablent sur une stabilisation, quand 30% des chefs d'entreprise s'attendent à une amélioration de leur activité.» En outre, 20% des patrons wallons estiment que leurs performances devraient se dégrader.
3.Exportations relancées
En 2020, les exportations wallonnes se sont contractées de 5,3%. «C'est moins grave que ce que nous prévoyions lors de notre dernier point, en octobre, assure Pierre Elias. Cela peut s'expliquer par un dynamisme retrouvé dans les économies avancées comme la Chine, les États-Unis et certains pays frontaliers.» La demande étrangère devrait donc avoir un effet favorable sur les carnets de commandes wallons.
4.Investissements encore timides
Du côté des investissements, le redémarrage est effectif, mais encore hésitant, notamment en raison des incertitudes liées à l'évolution de la crise sanitaire. «Il faut également souligner que les capacités de production dans l'industrie sont encore sous-utilisées.» Réaliser de nouveaux investissements ne présenterait donc pas beaucoup d'intérêt. Soulignons enfin que de nombreuses entreprises ont tout simplement épuisé leurs réserves de cash avec la pandémie. Par rapport à une année normale, en 2021, les investissements devraient être inférieurs de 18%.
5.Emploi, pas de cataclysme
L'impact de la crise sur l'emploi wallon est également moins catastrophique que prévu, principalement en raison des stabilisateurs automatiques et plus particulièrement du chômage temporaire. En 2020, 5500 emplois ont été perdus. «Mais lors d'une année classique, la Wallonie crée également 8500 emplois. Donc on est quand même à -13 500 emplois, en réalité.» Les pertes d'emplois devraient être compensées par une légère hausse dans certains secteurs comme la construction, l'industrie ou l'informatique. «Mais il faudra tenir compte du fait que la région manque de main-d'œuvre qualifiée.»