Internements judiciaires en hausse
«Ce qu’on voit clairement, dans les chiffres, c’est une hausse des mesures de restriction de liberté pour faire admettre des gens en soins psychiatriques en dehors de leur consentement, explique Jocelyn Deloyer.
Publié le 19-01-2021 à 06h00
Rien que pour le CNP Saint-Martin, à Dave, «on a eu 155 patients admis en 2020, soit un tous les deux jours. C’est une hausse de 17% par rapport à 2019.»
La loi ne parle plus de «collocation» mais de «mise sous protection» des personnes qui souffrent de troubles mentaux, soit parce qu'ils se mettent en danger (tentative de suicide) ou qu'ils présentent un danger pour leur entourage. Cette hausse des décisions judiciaires concerne non seulement les adultes, mais aussi les jeunes. «Il y a une recrudescence importante de ces mesures urgentes, confirme le docteur Wegimont, de l'unité CaKtus, spécialisée dans ce public adolescent. Depuis novembre, décembre, janvier, on a vu une majoration claire des mesures de mises en observation, avec presque autant de prises en charge judiciarisées ces derniers mois que durant une année habituelle.»
«C'est souvent suite à un événement traumatique, où la personne a réagi de manière intense. Les gens n'en peuvent plus, ils appellent à l'aide. Ces internements forcés n'ont rien d'abusifs, souligne Jocelyn Deloyer, ils sont bien encadrés et ils sauvent des vies.» Mais après une hospitalisation d'une durée parfois assez longue, le retour à une vie normale ne sera pas simple pour autant.