Parents d’enfant handicapé sous le seuil de pauvreté
Handicap et pauvreté sont liés. Les parents d’enfant handicapé ont du mal à joindre les deux bouts.
Publié le 04-12-2019 à 07h00
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Handicap et pauvreté sont étroitement liés, c’est ce que démontre une étude divulguée hier par le SPF Sécurité Sociale et le SPP Intégration Sociale. Selon cette étude, les enfants handicapés sont plus susceptibles de vivre dans des ménages dont les caractéristiques socio-économiques sont plus faibles. L’étude montre que tous les parents d’enfants handicapés travaillent moins souvent que les autres parents et qu’ils doivent supporter des coûts supplémentaires.
D’abord, les enfants handicapés ont généralement besoin de plus de soins. Cela pousse les parents – souvent les mères – à réduire leur temps de travail rémunéré pour s’occuper de l’enfant. Plus le handicap de l’enfant est sévère, plus la charge des soins est lourde et plus il est difficile de continuer à exercer un travail rémunéré.
Habituellement, la charge de soin à prodiguer aux enfants diminue à mesure qu’ils grandissent. Le retour au travail du parent coïncide souvent avec la scolarisation de l’enfant. Mais pour les parents d’enfant handicapé, ce n’est pas le cas puisque la charge de soin ne diminue pas, elle a même parfois tendance à augmenter.
D’après cette étude, les parents d’enfants handicapés sont moins instruits que la moyenne. Or les travailleurs avec un faible niveau de formation ont moins de chance d’avoir accès à un salaire attractif et sont plus susceptibles d’être au chômage. Ces ménages sont souvent en moins bonne santé et sont moins bien soutenus par leurs proches. Ils ont plus de chance de vivre un divorce.
De plus, ils doivent faire face à des coûts plus élevés pour payer les soins médicaux, et autres coûts induits par le handicap tel qu’un moyen de transport adapté.
Les familles concernées reçoivent des allocations majorées supposées supporter le coût du handicap. L’étude souligne qu’environs 10% des familles n’ont pas recours à ces allocations majorées. Soit parce qu’elles n’ont pas été correctement informées, soit parce que les démarches semblaient trop lourdes par rapport à l’intérêt financier.
Il apparaît que puisque les indicateurs ne prennent que partiellement en compte le coût du handicap, ils sous-estiment le risque réel de pauvreté.