Effet four micro-ondes pour les insectes
Alors que la 5e génération de téléphonie mobile arrive, une étude démontre un effet délétère sur les insectes.
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- Publié le 18-05-2019 à 06h00
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«La 5G fait chauffer les antennes des insectes.» Dans un contexte de campagne de discrédit alimentée par la Russie (voir ci-dessous) sur ce futur standard de la téléphonie mobile, on aurait pu penser à une fake news. C'est pourtant la conclusion d'une étude sérieuse menée par l'Electronic Radiation Safety de l'Université de Berkeley aux États-Unis, l'université d'Ipswich et celle de Gand.
Achevée fin 2018, elle est un peu passée sous les radars mais réapparaît sur des sites dédiés à l’environnement et la biodiversité alors que le déploiement de la 5G va s’accélérer dans les mois à venir en Europe et aux États-Unis.
«Je n'en avais pas connaissance mais c'est une étude sérieuse et originale dans le sens où c'est la première menée dans le contexte de la 5G», indique Frédéric Francis, le doyen de Gembloux Agro-Bio Tech et entomologiste de formation à qui nous avons demandé de consulter cette étude.
Spécialiste de l'entomologie fonctionnelle et évolutive, il connaissait déjà l'effet des ondes sur les insectes. «C'est d'ailleurs une technologie utilisée pour le contrôle des denrées alimentaires, afin de remplacer les pesticides, dit-il. Une fréquence de 20 GHz (gigahertz) cause une mortalité de 100% après quelques minutes d'exposition à courte distance.»
L’étude montre un effet similaire avec la 5G: à partir de 10 GHz et au-delà, l’absorption des ondes provoque une hausse de la température chez les individus observés, ce qui impacte leur comportement, leur physiologie et leur morphologie.
Or, si la 3G, la 4G et le WiFi utilisent des fréquences de moins de 6GHz qui, selon l’étude, n’ont pas démontré d’effets sur les insectes, la 5G utilisera des fréquences pouvant aller jusqu’à 120 GHz. Pour les insectes, l’effet micro-ondes serait garanti…
Du moins à proximité des antennes relais. «Mais plus on augmente la fréquence et plus on augmente la distance d'effet», note Frédéric Francis.
Toutes les issues de secours seront barrées
Il y a deux ans, 170 scientifiques de 37 pays avaient réclamé un moratoire sur le déploiement de la 5G jusqu'à ce que des études d'impact sanitaires et environnementales sérieuses et indépendantes aient été réalisées préalablement à toute mise sur le marché. L'un d'eux, le Suisse Daniel Favre, docteur en biologie, avait alors déclaré: «Si les plans de l'industrie des télécommunications pour la 5G se concrétisent, pas un être humain, pas un mammifère, pas un oiseau, pas un insecte et pas un brin d'herbe sur terre, quel que soit le lieu de la planète où il se trouve, ne pourra se soustraire à une exposition, 24?heures sur 24 et 365 jours par an, à des niveaux de rayonnement de radiofréquences qui sont des dizaines, voire des centaines, de fois supérieurs à ceux que l'on connaît aujourd'hui. Toutes les issues de secours seront barrées. »