Carte activée pour épicéas scolytés
Une carte a été mise en ligne hier sur le site scolytes.be.Elle permet très vite de distinguer les parcelles contaminées.
- Publié le 01-03-2019 à 06h00
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«Certains détails techniques font que sur la carte mise hier en ligne, les mélèzes ou les feuillus peuvent être assimilés à des épicéas scolytés. La mise à jour sera faite au printemps, et avec des feuillus bien en feuilles, le pourcentage d'exactitude sera beaucoup plus élevé», communique Nicolas Henryot, secrétaire général de la fédération nationale des experts forestiers.
Cette nouvelle cartographie par satellites donne un indice de présence d’épicéas aux cimes dégarnies, mais n’exonère pas d’aller visiter toute la propriété. Ce qu’a expérimenté l’expert forestier Olivier Noiret hier en se rendant sur la parcelle d’un de ses clients.
«Ce site, Gembloux Agro-Bio Tech-Ulg l'a travaillé dans l'urgence en s'appuyant sur la photosynthèse. Il permet de cibler les zones sensibles sans courir partout sur le terrain. Sur les 8 hectares renseignés dépérissants à l'écran, sur le terrain, j'ai en effet constaté le besoin d'intervenir rapidement. La parcelle était déjà considérée à risques, il va falloir intervenir pour assainir», témoigne Olivier Noiret qui expertise essentiellement dans le Condroz et le sud de l'Ardenne.
Si certains propriétaires comptent sur un printemps pluvieux pour enrayer la progression des insectes ravageurs au cœur des résineux, Olivier Noiret constate que l’hiver trop clément a grandement accéléré le problème.
«Les scolytes ne sont pas entrés en léthargie profonde. Courant décembre et janvier, on a détecté de nouveaux épicéas sujets au dépérissement, ce qui est peu habituel en hiver.»
Expertise restée anonyme
À travers un courriel qui nous est adressé de la part d'un autre expert souhaitant rester anonyme, on découvre que «… toutes les mesures suggérées jusqu'à présent ne proposent rien pour la contrer. Une technique a pourtant été appliquée avec un grand succès en 1992 par le centre wallon de recherches agronomiques (CRA)….
La défense la plus efficace est le piégeage en abattant un sujet à proximité d’un peuplement infecté. On patiente jusqu’à quelques jours avant le premier vol (température +/– 25 degrés au soleil), on pose un attractif sur le tronc (phéroprax – coût d’environ 20€ qui sera évacué dès la fin du vol début juillet) et on traite le tronc avec un insecticide adapté (pyréthrinoïde).»
Avantages selon l’expert: peu coûteux et efficace car un seul piège tue plusieurs millions d’insectes avec un impact environnemental limité. Inconvénients: difficulté de bien choisir la date de traitement, nécessité d’installer un piège par foyer et inefficacité lors d’essaimages plus tardifs.
«Cette technique appliquée dès le printemps 1992 sur les 4 500 ha du cantonnement de Beauraing avait divisé par 10 la quantité de scolytes par rapport au reste de la région wallonne», conclut le sylviculteur dans son courriel.
Cartographie: www.scolytes.be