Delphinarium inadapté aux besoins
Pour deux ASBL membres du groupe de travail «dauphins», le Conseil du Bien-être a remis un rapport unilatéral sur la captivité à Bruges.<
Publié le 31-01-2014 à 06h00
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Réévaluer les normes de bien-être des dauphins captifs à Bruges… L’objectif du Conseil du Bien-être animal (*), qui recommande des adaptations à court et long terme au Boudewijn Seapark (lire ci-dessous).
Présenté hier et validé par Laurette Onkelinx, ministre de tutelle, ce rapport sera transmis pour vote, dans les semaines à venir, aux parlementaires belges. Ces recommandations n’ont toutefois pas été signées par les ASBL Sea First Foundation et Planète-Vie, qui avaient pourtant participé aux réunions du groupe.
«L’avis donné est l’expression d’un compromis avec ce secteur économique et non celle d’un compromis destiné à améliorer la captivité des dauphins. Il ne répond nullement aux besoins physiologiques et éthologiques du mammifère marin.»
Selon Yvan Beck, vétérinaire et président de Planète-Vie qui a participé depuis 2011 aux 18 réunions de travail du Conseil (en alternance avec Gauthier Chapelle, biologiste marin), «les participants étaient en majorité liés au secteur économique des delphinariums ou des zoos. À la lecture, on pourrait croire qu'il suffit de quelques aménagements, une bassine et quelques ballons, mais que pour le reste, tout va bien au delphinarium.»
À Bruges, les chiffres de mortalité ne sont ni moins bons ni meilleurs qu’ailleurs. Des chiffres pourtant étonnamment élevés pour des animaux mis à l’abri des dangers de la vie sauvage.
«Une dérive régulière tout au long des travaux fut de considérer l'avis des scientifiques de la captivité comme faisant autorité face aux avis opposés des scientifiques indépendants», ajoute Yvan Beck. Si le delphinarium de Bruges devait être représenté lors des travaux, sa participation aurait dû de limiter à répondre aux questions posées par ce dernier.»
Un des rares points d’accord a été de considérer le dauphin comme un animal sauvage tenu captif et non domestique.
«Pour les aspects majeurs du dossier – espace, groupe social et échanges entre delphinariums, durée de vie, stress, souffrances, mortalité,… – seuls les travaux présentés ou commandité par cette industrie ont été retenus.»
Pour les opposants aux avis du Conseil, «la décision de détenir des dauphins en captivité est plus complexe que celle d'un aspect normatif associé ou non au bien-être, et nécessite d'être complétée d'une discussion d'ordre éthique et éducative. Il aurait fallu prendre en compte les études scientifiques les plus récentes en matière de conscience, d'intelligence, de sociabilité et de mémoire à long terme chez les dauphins. Tous ces facteurs ont un impact sur les émotions et leur affectivité des dauphins, en tant qu'individus jouissant de personnalité à part entière. Sans faire d'anthropomorphisme.»
www.planete-vie.org (*) www.health.belgium.be