3 500 trains resteront au garage
Ce mercredi dès 22 heures, la SNCB sera en grève pour 24 heures. 375 000 voyageurs devront trouver une alternative pour se déplacer.
Publié le 04-11-2009 à 06h00
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Les dernières tractations en coulisse n'y auront finalement rien changé : la grève de 24 heures à la SNCB annoncée pour ce mercredi soir et pour laquelle le front commun syndical CGSP-CSC avait déposé un préavis la semaine dernière aura bel et bien lieu.
Concrètement donc, 3 500 trains resteront au garage dès ce mercredi soir (à 22 heures) jusque demain/jeudi même heure, tandis que 375 000 voyageurs sont invités, bien malgré eux, à trouver une alternative pour se déplacer. Essentiellement pour jeudi, journée durant laquelle aucun train ne circulera.
Et pour couronner le tout, la circulation des trains Eurostar (Bruxelles-Londres) est supprimée durant la journée de jeudi, tout comme et les trains Thalys. Quand il y a grève, c'est grève...
La cause de ce mouvement d'humeur ? Elle porte un nom : B-Cargo, soit la division fret de la SNCB, autrement dit le transport de marchandises. Une division qui, il faut bien le dire, n'est pas au mieux de sa forme, surtout avec un recul de 41 % des volumes transportés pour le premier semestre 2009, sans oublier une santé financière qui frise l'électrocardiogramme plat. Une perte de 85 millions d'euros en 2008, ça ne fait pas plaisir. Et dire que 2009 ne s'annonce guère plus réjouissante...
Alors, il a bien fallu dresser un plan de sauvetage de la division fret. Pour les grands patrons de la SNCB, l'inévitable scénario pour sauver B-Cargo se nomme « filialisation », ce qui permettrait d'obtenir des fonds susceptibles d'extirper B-Cargo de l'ornière financière.
Mais le terme « filialisation » a provoqué un hoquet d'étranglement chez les syndicats qui opposent, en choeur, un vigoureux « niet » à la direction de la SNCB.
Pourquoi ? Le front commun syndical, d'ailleurs soutenu par le Syndicat indépendant des cheminots (SIC) et le SFLP Cheminots indique ainsi que, « s'il y a bien eu moult réunions, tantôt formelles, tantôt informelles, jamais il ne fut question de véritables négociations. La direction de la SNCB nous enfermant systématiquement, dans un premier stade, dans un scénario de "déstatutarisation" des conditions de travail et dans une seconde phase dans un script de filialisation de l'activité » .
Et d'ajouter ensuite : « S'il est inacceptable pour les travailleurs de voir ainsi bradées leurs conditions de travail, il est tout aussi peu admissible que les décideurs politiques abandonnent, par voie de filialisation (stade préalable à une totale privatisation), un segment aussi sensible que celui qui concerne le transport des marchandises . »
Ce à quoi la direction rétorque, tout en regrettant l'absence d'accord sur le sujet, que « l'activité marchandises restera au sein de la SNCB et qu'il n'y aura aucune perte d'emploi ni de modification du statut des cheminots ». Aujourd'hui donc, les rouages entre direction et syndicats sont bien grippés et la machine est à l'arrêt. Et après la grève ? Si rien ne bouge, le mouvement d'humeur pourrait bien se répéter jeudi prochain. Comme le prévoyait d'ailleurs le préavis déposé la semaine dernière...