Incendies au nord du Canada: des milliers de personnes ont dû fuir leur foyer (vidéo)
Les quelque 20.000 habitants de Yellowknife, l'une des principales villes du Grand Nord canadien, sont engagés ce vendredi 18 août dans une course contre la montre pour évacuer leurs maisons, menacées par un important feu de forêt.
- Publié le 18-08-2023 à 19h15
- Mis à jour le 21-08-2023 à 14h49
Les autorités territoriales, qui ont lancé l'ordre d'évacuation mercredi soir et donné aux habitants jusqu'à vendredi midi (20h heure belge) pour partir, estiment qu'environ 1.500 résidents ont quitté la zone par voie aérienne, tandis que des centaines d'autres ont fui en empruntant la seule autoroute connectant les communautés nordiques à l'Alberta, province mitoyenne au sud.
Pour la décennie à venir [de douloureux souvenirs] vont nous revenir à la mémoire chaque fois qu’on va voir les dizaines de kilomètres brûlés sur notre chemin
"On a vu beaucoup de forêt brûlée sur la rive sud du grand lac des Esclaves et dans la ville d’Enterprise. Voir de la tôle tordue, c’est vraiment pas évident, raconte M. Cloutier. Pour moi, les Territoires du Nord-Ouest, c’est la maison. Pour la décennie à venir [de douloureux souvenirs] vont nous revenir à la mémoire chaque fois qu’on va voir les dizaines de kilomètres brûlés sur notre chemin", a expliqué Simon Cloutier, résidant de Yellowknife, à nos confrères canadiens de La Presse.
Vendredi, deux fois plus de vols que la veille doivent permettre d'évacuer les résidents du Nord toujours sur place.
Les autorités ont toutefois rassuré la population lors d'une conférence de presse tard jeudi soir, affirmant que les vols allaient se poursuivre au-delà de l'échéance annoncée. Charlie Labelle, partie une semaine dans l’Ouest pour ses vacances, s'est également confiée à nos confrères de La Presse. "Je fais juste aider le plus que je peux. Je ne suis pas anxieuse, mais si c’était moi qui habitais ici, je la trouverais moins drôle. Je devais revenir samedi, mais mon vol a été annulé. Ils me disent : “On a de la place le 21”, mais le 21… on ne sait pas ce qui va se passer d’ici là."
Cette évacuation de masse dans un territoire aussi éloigné est "particulièrement difficile", expliquait en début de semaine Mike Westwick, du service des feux territorial.
Le centre d'évacuation le plus près de Yellowknife est établi à 1.150 kilomètres, en Alberta, où plusieurs centres ont été érigés.
Le feu, situé à une quinzaine de kilomètres des murs de Yellowknife, pourrait gagner la ville au cours du week-end, ont mis en garde les autorités, d'autant plus que les vents ne devraient pas jouer en faveur des pompiers.
L'armée canadienne a été appelée en renfort sur place pour aider notamment sur le plan logistique. Environ 120 militaires y sont déployés, équipés d'avions et d'hélicoptères.
Le Canada connaît cette année une saison des feux de forêt exceptionnelle et historique qui bat tous les records.
Plus d'un millier de feux ravagent actuellement le pays d'est en ouest, dont plus de 230 dans les Territoires du Nord-Ouest et plus de 370 en Colombie-Britannique, sur la côte ouest, où des ordres d'évacuation ont été émis jeudi à West Kelowna, dans le centre-sud de la province.
Près de 14 millions d'hectares - environ la superficie de la Grèce - ont brûlé jusqu'à présent cette année au Canada, soit quasiment le double du dernier record datant de 1989.