"Déçus et troublés": une vingtaine de dignitaires américains critiquent la stratégie belge vis-à-vis de l’Iran
Parmi les personnalités qui ont pris la parole, on trouve l’ancien speaker à la chambre Newt Gingrich, l’ancien conseiller à la sécurité John Bolton ou encore l’ancien chef du FBI Louis J. Freeh.
- Publié le 01-06-2023 à 12h48
- Mis à jour le 01-06-2023 à 13h51
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Qu’ils aient été visés ou non par l’attentat fomenté par l’Iran en 2018 à Villepinte – déjoué de justesse par divers services de sécurité européens (avec une petite aide israélienne) – ces dignitaires américains sont en colère contre la Belgique. “La capitulation du gouvernement belge face au vandalisme géopolitique de Téhéran est décevante et troublante”, s’emportent, par voie de communiqué, des personnalités liées à l’écosystème politico-sécuritaire américain, tels l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, l’ancien chef du FBI Louis J. Freeh, l’ancien directeur de la CIA Porter Gross ou encore l’ancien commandant du corps des Marines, James Conway.
"Dures vérités"
Après l’échange, vendredi passé, à Oman, entre Olivier Vandecasteele et le diplomate-terroriste Assadolah Assadi, ceux-ci veulent désormais connaître les “dures vérités” qui se cachent “derrière cet épisode”. C’est aussi le désir de l’ancien speaker à la chambre Newt Gingrich, qui aurait pu être victime de la tentative d’attentat puisqu’il était présent au rassemblement de Villepinte, ainsi que de l’ancien ministre de la justice américain Michael B. Mukasey. Le communiqué est également signé par quelques anciens pontes américains du renseignement et du contre-terrorisme, ainsi que d'éminents juristes.
Politiquement, il est clair que ces signataires, qui ne représentent pas l’avis du gouvernement américain actuel, penchent du côté républicain (Bolton était le conseiller de Trump, Gingrich est républicain et Mukasey fut ministre sous George W. Bush). Ceux-ci défendent de longue date une ligne dure face à l’Iran, un État qu’ils jugent parfaitement indigne de confiance. “L’Iran planifiait cette attaque terroriste massive (NDLR : à Villepinte), alors que l’accord sur le nucléaire était toujours pleinement en vigueur”, rappellent-ils. À l’heure où l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) indique à intervalle régulier que l’Iran pourrait bientôt être en mesure de se doter de l’arme nucléaire, la remarque est tout sauf innocente.
"Extorsion"
Concernant strictement l’échange belgo-iranien, s’ils admettent qu’Olivier Vandecasteele est une victime innocente du régime des Mollahs, ces américains tendance conservateurs préviennent qu’il n’y a là “rien de courant” dans cet échange, estimant que “la dictature cléricale iranienne a réalisé un acte d’extorsion stupéfiant et effronté”, obtenant ainsi “un laissez-passer pour le terrorisme soutenu par l’État.” Sans doute n’ont-ils pas entendu parler de l’échange qui a eu lieu, voilà quelques mois, entre les États-Unis et la Russie. Pour rappel, le Kremlin était parvenu à récupérer Viktor Bout, trafiquant d’armes international notoire emprisonné aux États-Unis, contre la basketteuse Brittney Griner, capturée à Moscou quelques jours seulement avant le début de la guerre en Ukraine.