Pour les 75 ans des Casques bleus leur chef fustige les divisions au Conseil de sécurité

Dans un entretien à l'AFP à New York, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies depuis 2017, vante toutefois "la longue liste" de pays, en Afrique surtout, qui ont bénéficié selon lui du "million d'hommes et de femmes ayant servi sous le drapeau de l'ONU" depuis 1948.

Belga
<p>L'arrivée de Casques bleus de l'ONU dans une base à Rugari, à 50 km de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo le 28 janvier 2022</p>
Pour les 75 ans des Casques bleus leur chef fustige les divisions au Conseil de sécurité ©AFP

Chaque 29 mai marque la "Journée internationale des Casques bleus des Nations unies" créée en 2002 par l'Assemblée générale car, le 29 mai 1948, le Conseil de sécurité avait établi la première opération de maintien de la paix: l'Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve au Moyen-Orient (Onust).

L'ONU célèbre ce jeudi ce 75e anniversaire, notamment en mémoire des "3.800 Casques bleus (qui) ont perdu la vie au service de la paix" depuis 1948.

Aujourd'hui, déplore Jean-Pierre Lacroix, "nous pâtissons du fait que nos Etats membres sont divisés", près de 80 ans après la création des Nations unies à la fin de la Seconde guerre mondiale et alors que le Conseil de sécurité est paralysé depuis au moins dix ans par les antagonismes entre Etats-Unis, Russie et Chine.

L'ONU a maintenant "plus de difficulté à atteindre les objectifs ultimes du maintien de la paix: se déployer, appuyer la mise en oeuvre d'un accord de paix et ensuite partir graduellement", regrette cet ancien ambassadeur de France de 63 ans.

Douze opérations de paix sont actuellement déployées dans le monde -- Liban, Mali, République démocratique du Congo, Chypre, Inde et Pakistan entre autres -- et "la liste des pays qui ont retrouvé la stabilité est longue", fait toutefois valoir M. Lacroix, citant la Côte d'Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, l'Angola et le Cambodge, dans les années 1990 et 2000.

Mais, souffle-t-il, "la communauté internationale était à l'époque beaucoup plus unie et les processus politiques dans ces pays avaient été mis en oeuvre avec l'appui actif et uni de nos Etats membres".

Coûteuses et de plus en contestées, particulièrement en Afrique, les missions de maintien de la paix peuvent être aussi extrêmement périlleuses militairement et diplomatiquement, à l'instar de la Mission de stabilisation au Mali (Minusma), à laquelle contribue la Belgique.

Avec au total quelque 12.000 soldats de la paix déployés, cette mission de l'ONU a subi le plus de pertes dans le monde ces dernières années. Depuis sa création en 2013, 185 de ses membres sont morts dans des actes hostiles.

Jean-Pierre Lacroix "ne le pense pas", mettant en avant les "relations régulières et transparentes avec les autorités maliennes" et des "manifestations de soutien à la Minusma dans des régions" du Mali.

Pour le chef des opérations de paix des Nations unies, "la grande majorité des Etats" voisins et des 15 membres du Conseil de sécurité "considèrent que la Minusma continue de jouer un rôle important qu'il s'agisse du soutien au processus politique de transition (...) ou de la protection des civils".

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...