Le renforcement de l'arsenal nucléaire chinois: "une préoccupation pour la stabilité mondiale"
Les dirigeants du G7 se sont inquiétés ce vendredi 19 mai 2023 du renforcement de l'arsenal nucléaire chinois.
Publié le 19-05-2023 à 16h29
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L'extension rapide de l'arsenal nucléaire chinois est une "préoccupation pour la stabilité mondiale et régionale", ont déclaré vendredi les dirigeants du G7 à l'issue de discussions sur le désarmement nucléaire dans la ville japonaise de Hiroshima.
Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), la Chine compte un arsenal de 350 têtes nucléaires - loin derrière la Russie (4.477) et les Etats-Unis (3.708).
Mais Pékin pourrait en avoir 1.500 d'ici 2035, prédit un rapport du ministère américain de la Défense paru en novembre.
"L'accélération du développement de l'arsenal nucléaire de la Chine, sans transparence ni dialogue significatif, est préoccupante pour la stabilité mondiale et régionale", ont déclaré les dirigeants du G7 dans un communiqué.
Après son premier essai nucléaire en 1964, la Chine s'est contentée de maintenir un arsenal modeste et s'est engagée à ne jamais utiliser une arme atomique en premier, assurant qu'elle n'y aurait recours que si elle-même en était la cible.
Pendant la dernière décennie, le président Xi Jinping a cependant encouragé une vaste modernisation de l'armée, qui est passée notamment par l'amélioration de ses capacités nucléaires.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des sept plus grandes démocraties industrialisées, qui ont rendu hommage vendredi aux quelque 140.000 victimes de la bombe atomique américaine du 6 août 1945 à Hiroshima, ont aussi condamné la "rhétorique nucléaire irresponsable" de la Russie, jugeant dangereux et inacceptable" son projet d'implantation d'armes nucléaires au Belarus.
Dénonçant également la prolifération nucléaire, ils ont également mis en garde la Corée du Nord contre les "actions provocatrices" et exhorté l'Iran à "cesser l'escalade nucléaire".
C'est la première fois qu'un sommet du G7 donne lieu à une déclaration des dirigeants axée sur le désarmement nucléaire, fruit des efforts du Premier ministre japonais Fumio Kishida, dont les racines politiques et familiales sont à Hiroshima.
Les dirigeants ont réitéré leur engagement à parvenir à un monde sans armes nucléaires "avec une sécurité non diminuée pour tous", allusion à la difficulté de réaliser des progrès en matière de désarmement nucléaire dans le climat actuel de sécurité mondiale.
"Pour parvenir au monde que nous espérons, il faut un effort mondial qui nous conduise de la dure réalité à l'idéal, aussi étroit que soit le chemin est étroit", ont déclaré les chefs d'Etat et de gouvernement, sans proposer d'engagements concrets.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France possèdent des milliers d'ogives nucléaires, et les autres membres du G7, y compris le Japon, sont couverts par le "parapluie nucléaire" américain.