Le président de l’Équateur, menacé de destitution, dissout le Parlement

Guillermo Lasso, le président de l’Équateur menacé par une procédure en destitution, a décrété ce mercredi 17 mai 2023 la dissolution du Parlement entraînant des élections anticipées au motif d’une “grave crise politique”, a annoncé la présidence.

Belga
Ecuador's President Guillermo Lasso arrives to the Assembly building in Quito on May 16, 2023. An impeachment trial of Ecuador's President Guillermo Lasso began on Tuesday, the head of the South American country's opposition-controlled parliament said. The proceedings come after online newspaper La Posta published allegations in January of widespread graft in public companies involving Lasso's brother-in-law Danilo Carrera. Opposition MPs have accused the conservative president of being aware of the alleged corruption, in which a drug trafficking-accused businessman close to Carrera has also been implicated. Lasso has argued that the allegations date to before he became president in May 2021. (Photo by Galo Paguay / AFP)
Le président Guillermo Lasso est sur un siège éjectable. ©AFP or licensors

Le chef d’État conservateur, visé par un procès en destitution ouvert mardi par les parlementaires, a décidé de “dissoudre l’Assemblée nationale en raison de la grave crise politique et des troubles intérieurs”, selon le communiqué diffusé par ses services.

M. Lasso est accusé par la gauche, majoritaire au parlement monocaméral, de malversations dans le cadre d’un contrat public portant sur le transport de pétrole brut. Il avait plaidé mardi sa “totale, évidente et incontestable innocence” face aux députés d’un pays miné par les querelles politiques et la violence.

Il a demandé au Conseil national électoral (CNE) de convoquer des élections anticipées.

La Constitution prévoit que l’organe électoral convoque, dans un délai maximal de sept jours après la publication du décret de dissolution, les élections législatives et présidentielles, pour compléter l’actuel mandat de quatre ans.

”C’est une décision démocratique non seulement parce qu’elle est constitutionnelle, mais aussi parce qu’elle rend au peuple équatorien la possibilité de décider”, a affirmé Guillermo Lasso sur la chaîne de télévision nationale.

Il pourra gouverner jusqu’à l’installation de la nouvelle Assemblée nationale en prenant des décrets-lois d’urgence économique, mais après avis favorable de la Cour constitutionnelle.

C’est la première fois qu’un chef d’État utilise ce droit de dissolution, disposition qui ne peut être activé qu’une fois lors des trois premières années du mandat.

En juin, des députés avaient essayé de destituer Guillermo Lasso au moment des violentes manifestations indigènes contre la hausse du coût de la vie, mais il leur avait manqué 12 voix pour aboutir.

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