Le Parlement français valide la relance du nucléaire

Le Parlement français a adopté définitivement mardi le projet de loi de relance du nucléaire afin de concrétiser l'ambition du président Emmanuel Macron de bâtir six nouveaux réacteurs EPR à l'horizon 2035.

Belga
20140821 - BEVEREN, BELGIUM: illustration picture shows the Doel nuclear power plant, Thursday 21 August 2014, in Doel, Beveren. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Le Parlement français valide la relance du nucléaire

Pour cette adoption définitive, il manquait un ultime vote de l'Assemblée nationale: une semaine après un large soutien du Sénat, les députés ont voté le texte par 399 voix contre 100, la droite, l'extrême droite et les communistes votant pour. Les écologistes et la gauche radicale se sont prononcés contre et les socialistes se sont abstenus.

Technique, le projet de loi simplifie les démarches afin de concrétiser l'ambition de bâtir six nouveaux réacteurs EPR et de lancer des études pour huit autres. Il est limité aux nouvelles installations situées en France dans des sites nucléaires existants ou à proximité.

Dans le sillage du Sénat, les parlementaires ont levé un "verrou" introduit en 2015 sous le président socialiste François Hollande.

Le texte supprime ainsi l'objectif d'une réduction à 50% de la part de l'énergie nucléaire dans le mix électrique français d'ici à 2035, ainsi que le plafond de 63,2 gigawatts de capacité totale de production nucléaire autorisée.

Il durcit parallèlement les sanctions en cas d'intrusion dans les centrales, avec une peine portée d'un à deux ans de prison et de 15.000 à 30.000 euros d'amende.

Après les craintes de coupures de courant cet hiver sur fond de guerre en Ukraine, la ministre français de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher loue un texte "majeur pour bâtir l'indépendance énergétique de notre pays", qui permettra "de produire une énergie abondante, compétitive et décarbonée".

Dans la matinée, elle avait réuni à Paris une quinzaine de représentants de pays européens pro-nucléaires, afin de peser dans la "stratégie énergétique" de l'Union européenne.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" et l'ONG Greenpeace France ont "dénoncé le passage en force du gouvernement (français) sur un projet de relance du nucléaire hors-sol face aux impératifs climatiques auxquels il prétend répondre".

A l'Assemblée, écologistes et députés de la gauche radicale ont ferraillé contre le projet de loi, en insistant sur la "dangerosité" du nucléaire et ses "tonnes de déchets".

Ils sont les seuls à militer pour une sortie de l'atome et le passage à 100% d'énergies renouvelables à partir de 2045.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...