L’Ukraine renonce aux commémorations du 9 mai, un pas de plus pour se détacher de Moscou
L’Ukraine va renoncer à toute commémoration de la victoire sur l’Allemagne nazie le 9 mai conformément à la tradition soviétique et russe, et célébrera désormais ce jour le 8 mai avec “le monde libre”, a annoncé lundi le président Volodymyr Zelensky.
Publié le 08-05-2023 à 11h35 - Mis à jour le 08-05-2023 à 14h48
Les commémorations du 8 mai, “c’est l’histoire de notre peuple, de nos alliés, du monde libre. Aujourd’hui nous la rendons à notre peuple”, a déclaré Zelensky dans une adresse vidéo à l’occasion de la célébration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, quinze mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, pire conflit militaire en Europe depuis 1945.
Il a précisé soumettre lundi au Parlement un projet de loi déclarant le 8 mai comme “Jour de la mémoire et de la victoire sur le nazisme dans la Seconde Guerre mondiale”.
Zelensky a également indiqué avoir signé un décret sur l’instauration d’une “Journée de l’Europe” le 9 mai.
Les pays occidentaux marquent l’anniversaire de la capitulation allemande le 8 mai mais Moscou a toujours retenu la date du 9 en raison d’une différence de fuseaux horaires.
Cette allocution intervient à l’occasion des célébrations mondiales du 8 mai et à la veille d’un grand défilé militaire à Moscou censé exalter le sentiment patriotique russe, auquel Vladimir Poutine participera.
Depuis 2015, les commémorations ukrainiennes se déroulaient non seulement le 9 mai mais aussi le 8, baptisé “Jour de la mémoire et de la réconciliation”, en signe de rapprochement avec la tradition européenne.
Kiev avait commencé à se détacher des célébrations de style soviétique il y a une quinzaine d’années quand le terme de “Grande Guerre patriotique”, toujours en vigueur à Moscou, a cédé la place à la “Seconde Guerre mondiale” dans les discours officiels.
Cette tendance s’est renforcée avec la “désoviétisation” mise en place par Kiev après l’annexion par Moscou, en 2014, de la péninsule ukrainienne de Crimée (sud) suivie d’une guerre dans l’Est contre des séparatistes pro-russes.