Guerre en Ukraine: le Kremlin accuse Washington d'être derrière l'attaque présumée de drones
La Russie a accusé jeudi les États-Unis d'avoir commandité l'attaque présumée de drones contre le Kremlin la veille qu'elle impute à l'Ukraine, tout en admettant qu'elle faisait face à une vague "sans précédent" de "sabotages" sur son sol.
Publié le 04-05-2023 à 12h34 - Mis à jour le 04-05-2023 à 14h52
Mercredi, Moscou a affirmé avoir intercepté deux drones ukrainiens qui visaient le Kremlin, dénonçant une tentative d'assassiner le président Vladimir Poutine. Kiev a nié toute implication et Washington a mis en doute les accusations russes.
"Les efforts de Kiev et de Washington pour nier toute responsabilité (dans l'attaque présumée) sont totalement ridicules. Les décisions concernant de telles attaques ne sont pas prises à Kiev, mais à Washington. Kiev ne fait qu'appliquer ce qu'on lui demande", a affirmé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Washington doit comprendre que nous le savons", a-t-il déclaré à la presse.
M. Peskov a aussi affirmé que M. Poutine travaille jeudi dans l'enceinte du Kremlin, où il aura "une discussion importante avec le ministre du Développement économique".
Après l'incursion présumée de drones dans le cœur de Moscou, une première depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, les mesures de sécurité vont être renforcées, a souligné M. Peskov.
"Tout cela va être renforcé, bien sûr, et tout a déjà été renforcé dans le contexte des préparatifs pour la parade" militaire du 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre en grande pompe la victoire sur l'Allemagne nazie avec notamment un défilé sur la place Rouge de Moscou, a indiqué le porte-parole du Kremlin.
Il a ajouté que des "spécialistes" étaient en train de "mener des analyses approfondies" pour comprendre comme l'attaque présumée de drones avait pu se produire.
La capitale russe est située à quelque 500 kilomètres de la frontière ukrainienne et le Kremlin se trouve dans un quartier ultrasécurisé. Les accusations russes sur une incursion présumée de drones ukrainiens ont surpris nombre d'analystes.
Kiev a démenti mercredi toute implication dans cet incident, accusant même la Russie de l'avoir "mis en scène" pour justifier une possible escalade du conflit à venir.
Un porte-parole de la Maison Blanche a quant à lui accusé Moscou de "mentir" en accusant Washington d'avoir commandité une attaque présumée de drones ukrainiens contre le Kremlin. "Nous n'avons rien à voir dans cette affaire", a déclaré sur MSNBC John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, accusant le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov de "mentir, purement et simplement".
Cette attaque rapportée par le Kremlin arrive alors que les incursions de drones et les actes de sabotage à la bombe se sont multipliés ces derniers jours sur le sol russe.
"Les actes terroristes et de sabotage des forces armées ukrainiennes prennent une ampleur sans précédent", a déclaré jeudi le ministère russe des Affaires étrangères.
La télévision russe montre Poutine au Kremlin au lendemain de l'attaque de drones présumée
La télévision publique russe a diffusé jeudi des images montrant le président Vladimir Poutine lors d'une réunion de travail présentée comme ayant lieu au Kremlin, sa première apparition publique depuis l'annonce la veille d'une attaque de drones présumée.
Sur ces images, non datées, le président russe s'entretient avec le ministre du Développement économique, Maxime Rechetnikov. Plus tôt dans la journée, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avait indiqué que M. Poutine travaillerait jeudi depuis le Kremlin.