Visite d’État en Afrique du Sud : un vote de confiance au parlement chamboule le premier jour du couple royal à Prétoria
Un vote de confiance au parlement sud-africain a chamboulé, en dernière minute, le programme de la visite d’État belge. Plusieurs déclarations que devaient prononcer les chefs d’État ont notamment disparu de l’ordre du jour jeudi.
Publié le 23-03-2023 à 12h21 - Mis à jour le 23-03-2023 à 17h27
Un vote de confiance au parlement sud-africain a chamboulé, en dernière minute, le programme de la visite d’État belge. Plusieurs déclarations que devaient prononcer les chefs d’État ont notamment disparu de l’ordre du jour jeudi.
La délégation belge a atterri mercredi soir à Pretoria, la capitale administrative de l’Afrique du Sud. La cérémonie de bienvenue en compagnie du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et de la ministre du Développement social, Lindiwe Zulu, n’a eu lieu que jeudi à 11h00 locales (10 heures HB), une heure plus tard que prévu. Les festivités ont été cadencées par l’inspection des troupes tandis que la Brabançonne et quelques coups de canon résonnaient en arrière-plan.
Mercredi, la présidente de l’Assemblée sud-africaine Nosiviwe Mapisa-Nqakula, du parti ANC au pouvoir (Congrès national africain), a survécu à un vote de confiance, adopté à une large majorité de députés. Le vote faisait suite à une motion du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF, radical de gauche), exigeant la démission du président Ramaphosa. Répondant à l’appel de ce parti de bloquer le pays, plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés lundi, dans la capitale, pour exprimer leur mécontentement à l’égard des politiques économiques. Des dizaines d’arrestations ont eu lieu en marge du mouvement de protestation.
En raison du vote, qui se tenait au siège du parlement au Cap, certains ministres belges n’ont pas réussi à rentrer à temps à Pretoria. La cérémonie à l’Union Building, à savoir le siège du gouvernement sud-africain situé au point culminant de Pretoria, a dès lors commencé avec une heure de retard. Les déclarations des deux chefs d’État ont disparu de l’ordre du jour. Ils auraient dû s’adresser brièvement à la presse, à l’issue d’un entretien personnel entre le couple royal et M. Ramaphosa. Notre souverain aurait probablement évoqué ses rencontres avec Nelson Mandela, lui qui voue une grande admiration pour le premier président noir de l’Afrique du Sud et leader de la lutte contre l’apartheid.
Les autorités sud-africaines ont en outre sensiblement réduit le nombre de convives invités au banquet d’État jeudi soir, qui se déroulera à la résidence du président.
Ce dernier et le roi Philippe se sont par contre exprimés lors d’une rencontre en présence des ministres belges et de membres de l’exécutif sud-africain. Le premier a fait allusion à l’entretien qu’ils avaient eu en 2018 à Bruxelles et au fait que le Roi avait mentionné Nelson Mandela dans son discours de Noël en 2013. M. Ramaphosa a également vanté les efforts de la Belgique afin de faire livrer des vaccins contre le coronavirus également à des pays qui n’en disposaient pas dans un premier temps. Il a exprimé son souhait d’approfondir les relations économiques avec la Belgique. Sans en faire explicitement mention, il a renvoyé au passé colonial de son pays en indiquant que les deux pays avaient connu une histoire similaire.
Philippe, de son côté, a indiqué que la Belgique considérait l’Afrique du Sud comme un partenaire important et que les deux pays pourraient intensifier leur coopération autour du changement climatique, de la transition énergétique et de l’économie en général. Il a souligné le poids de la délégation d’entreprises qui ont fait le déplacement avec le couple royal.
Le Roi a également rendu hommage à Nelson Mandela, décédé en 2013. Il a raconté qu’il avait été particulièrement ému lorsqu’il avait assisté en 1994, alors prince, à l’investiture de M. Mandela à la présidence.
Côté belge, la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, les ministres-présidents wallons et bruxellois, Elio Di Rupo et Rudi Vervoort, et le ministre flamand des Finances, Matthias Diependaele, ont assisté à cette rencontre. Plusieurs ministres sud-africains étaient également de la partie, dont la ministre des Affaires étrangères, Naledi Pandor.
Vers 13h00 (midi, heure belge), la délégation belge a pris le chemin du parc de la Liberté (Freedom Park), qui s’étend sur 52 hectares. Le Roi déposera une couronne de fleurs au mémorial de tous les Sud-Africains décédés dans la lutte contre l’apartheid et dans des guerres.
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