Élève mort pendant un examen en France : “On nous a interdit de nous lever”

Des lycéens présents lors du décès d’un élève alors qu’il passait les épreuves du bac à Lille ont dénoncé le comportement des surveillants de l’examen. Une enquête a été ouverte.

La Rédaction de L'Avenir
<p>Pour la première fois, des épreuves du bac en mars</p>
Image d'illustration - Nadir est décédé à 19 ans, après un long combat pour la vie. ©AFP/Archives

On en sait plus sur le terrible accident survenu à Lille, dans le nord de la France, ce mardi 21 mars 2023. Un élève de 19 ans, Nadir, était en effet décédé devant ses camarades d’une crise cardiaque alors qu’il passait les examens du baccalauréat, au lycée Gaston Berger.

Depuis, les voix de plusieurs autres camarades sont faites entendre dans la presse locale. Il est surtout reproché aux 8 surveillants de l’examen de n’avoir pas réagi.

Une autre candidate, placée juste derrière Nadir, a détaillé à Actu Lille les circonstances du drame : “Les sujets ont été distribués à 14h. C’est arrivé juste 3-4 minutes après”. Les surveillants n’ont alors rien fait pour aider l’élève, dont les problèmes cardiaques étaient en plus connus dans l’établissement : “Son ami a crié plusieurs fois qu’il fallait l’aider, qu’il avait un pacemaker. Mais ils nous ont interdit de bouger alors que des élèves voulaient se porter volontaires pour l’aider. On nous a dit qu'il ne fallait pas se lever parce qu'on passait le bac"

Les pompiers lillois ont pris une vingtaine de minutes pour intervenir, laps de temps pendant lequel les élèves, en état de choc, ont dû rester avec leur camarade mourant. Si une cellule de soutien psychologique a été mise en place, l’élève interrogée rappelle que l’épreuve n’est remise qu’à la semaine suivante, un délai “trop court” après le choc subi.

guillement

On a dû rester devant lui durant tout ce temps, jusqu’à ce que les pompiers nous fassent évacuer la salle. Tout le monde est remué.

Arrivé à 7 ans d’Algérie

Nadir avait une histoire un peu particulière, déjà racontée par nos confrères de La Voix du Nord en 2021. Il était arrivé d’Oran, en Algérie à Ronchin, dans la banlieue lilloise, à l’âge de 7 ans pour soigner une grave maladie cardiaque. La pose d’un pacemaker en 2012 avait permis de stabiliser son état après des années de lutte avec pour la vie, mais il n’a pu survivre à cette crise du 21 mars.

Un peu avant son examen, le lycée de 19 ans avait annoncé “Papa, tu seras fier de moi” à son père, remerciant ses parents de s’être battu avec lui pour qu’il reste en vie.

Une enquête a été ouverte ce jeudi par la procureure de la République sur les causes de la mort et une possible non-assistance à personne en danger. Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a également appelé la mère de l’élève pour lui présenter ses condoléances, rapporte l’AFP.

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