Réforme des retraites en France : plus de 300 interpellations lors des protestations ce jeudi

En “colère” ou “révoltés” : plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes françaises ce jeudi 16 mars 2023 pour protester contre la réforme des retraites et le déclenchement de l’article 49.3, des manifestations parfois marquées par des tensions et des dégradations.

Belga
French police officers in riot gear operate next to a water canon police vehicle during a demonstration on Place de la Concorde after the French government pushed a pensions reform through parliament without a vote, using the article 49,3 of the constitution, with the Eiffel Tower in the background in Paris on March 16, 2023. - The French president on March 16 rammed a controversial pension reform through parliament without a vote, deploying a rarely used constitutional power that risks inflaming protests. The move was an admission that his government lacked a majority in the National Assembly to pass the legislation to raise the retirement age from 62 to 64. (Photo by Alain JOCARD / AFP)
Les forces de l’ordre sont intervenues jeudi en début de soirée sur la place de la Concorde, non loin de l’Assemblée nationale, occupée par des milliers de manifestants hostiles à la réforme des retraites. ©AFP or licensors

Au total, 310 personnes ont été interpellées ce jeudi en France, dont 258 à Paris, lors de manifestations contre le passage sans vote du gouvernement pour adopter la réforme contestée des retraites, qui se sont poursuivies ce vendredi matin par le blocage temporaire du boulevard périphérique parisien.

”L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation non”, a déclaré vendredi le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur RTL, en dévoilant le chiffre de 310 interpellations. “Les places des églises et des villages, c’est pas des ZAD !”, a-t-il ajouté, dénonçant notamment “des effigies brûlées” à Dijon et des “préfectures prises pour cible” en fin de journée jeudi.

Les forces de l’ordre sont intervenues jeudi en début de soirée sur la place de la Concorde, non loin de l’Assemblée nationale, occupée par des milliers de manifestants hostiles à la réforme des retraites.

À Paris, “au plus fort” de la soirée, 10.000 personnes étaient rassemblées sur la même place, située non loin de l’Assemblée nationale, selon Gérald Darmanin. Dans 24 autres villes, 52.000 personnes ont participé à des manifestations, selon la police.

Au milieu de l’après-midi, les premiers manifestants s’étaient rassemblés sur la place à l’appel du syndicat Solidaires, alors que la Première ministre Elisabeth Borne venait d’annoncer devant les députés que la réforme controversée des retraites passerait sans vote des députés en recourant à l’article 49.3 de la Constitution française.

Vendredi matin, environ 200 manifestants, réunis à l’appel de l’union régionale d’Ile-de-France de la CGT, ont entravé pendant environ une demi-heure la circulation sur le boulevard périphérique parisien, lors d’une action pour protester contre la réforme des retraites et le recours à l’article 49.3, a constaté une journaliste de l’AFP.

Les manifestants sont descendus en courant sur les voies vers 07H30 à hauteur de la porte de Clignancourt, dans le nord de la capitale, avec des fumigènes, et ont bloqué la circulation sur le périphérique intérieur.

Peu après 08H00, les manifestants ont quitté le périphérique et stationnaient sur une de ses voies d’accès, et la circulation a pu reprendre normalement. Ils se sont ensuite dispersés dans le calme, sans intervention des forces de police, qui étaient présentes.


Quelque 10.000 tonnes de déchets non ramassés à Paris, selon la mairie

La barre des 10.000 tonnes de déchets non ramassés dans les rues de Paris a été atteinte vendredi à la mi-journée, selon l'estimation de la mairie, au douzième jour de la grève de ses éboueurs contre la réforme des retraites.

L'entourage de la maire PS Anne Hidalgo indique qu'"aucune benne n'est sortie" dans les arrondissements où le ramassage est assuré par les agents municipaux, alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin affirme que la réquisition des agents "fonctionne et permet de ramasser ces poubelles".

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