Retraites: Marine Le Pen annonce qu’elle déposera une motion de censure
Le gouvernement français a choisi d’activer l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites à l’Assemblée nationale sans vote, ce jeudi 16 mars 2023.
Publié le 16-03-2023 à 15h50 - Mis à jour le 16-03-2023 à 17h53
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Marine Le Pen a annoncé jeudi qu’elle déposerait une motion de censure contre le gouvernement après l ’utilisation du 49.3 sur le texte de la réforme des retraites par Elisabeth Borne, en considérant que cette dernière "ne peut pas rester" à Matignon.
"C’est un constat d’échec total" pour Emmanuel Macron, a ajouté la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, qui compte 88 députés, en estimant que la situation est celle d’une "crise politique".
Selon Le Monde, la cheffe de file des députés La France insoumise (LFI), a fait une annonce comparable, a motif qu'il n'existe "aucune légitimité pour ce texte de loi", voyant "un basculement autoritaire" dans ce nouveau recours par le gouvernement au 49.3.
Quatre réunions se sont tenues en moins de 24 heures à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron pour décider si le gouvernement engageait le 49.3 ou laissait ce texte soumis à un vote. L'incertitude planant "à quelques voix près", le recours à l'article a été privilégié.
"Un vote aura bien lieu" cependant, a déclaré la cheffe du gouvernement devant l'Assemblée nationale, anticipant le dépôt d'une motion de censure.
"Dans quelques jours, je n'en doute pas, à l'engagement de la responsabilité du gouvernement, répondront une ou plusieurs motions de censure. Un vote aura donc bien lieu, comme il se doit. Et c'est donc la démocratie parlementaire qui aura le dernier mot", a-t-elle développé.
Mélenchon observe un "effondrement de la minorité présidentielle"
Jean-Luc Mélenchon a observé un "effondrement de la minorité présidentielle" jeudi depuis un rassemblement organisé place de la Concorde à Paris après le 49.3 utilisé par Elisabeth Borne pour faire adopter la réforme contestée des retraites.
"La minorité présidentielle s'est écroulée sous vos yeux, avec Mme Borne qui a pleinement joué son rôle de fusible et qui a brûlé au cours de cette séance en quelque sorte", a raillé M. Mélenchon.
Selon lui, après cet "échec spectaculaire", le mouvement social a "de bonnes chances d'avoir le dernier mot". "Nous sommes en face d'un texte pas adopté dans les formes d'une démocratie parlementaire", a insisté le chef insoumis, alors que le rassemblement, à l'appel de Solidaires, gagnait de l'ampleur.
"Il n'y aura pas eu de vote à l'Assemblée sur un texte qui n'a donc aucune légitimité parlementaire" et "n'en a pas dans la rue", a-t-il dénoncé.
Il a été "adopté seulement par le Sénat, mais ni par la masse des Français, ni par l'Assemblée nationale, ni par les syndicats, ni par les assemblées de travailleurs", a ajouté l'ancien candidat à la présidentielle.
"Les syndicats appellent à la poursuite de l'action et c'est à ça que nous allons nous atteler", a-t-il indiqué. Emmanuel Macron "ne peut pas imaginer passer à ce point par la force", aux yeux du tribun.